(Ottawa) Le ministère de la Défense nationale indique que plus de 85 % des membres des Forces armées canadiennes ont reçu au moins une dose d’un vaccin contre la COVID-19.

Les militaires canadiens semblent moins récalcitrants à être inoculés que leurs homologues américains. Selon des études, jusqu’à un soldat de l’oncle Sam sur trois aurait refusé d’être vacciné.

Daniel Le Bouthillier, un porte-parole du ministère, dit que la majorité des militaires qui n’ont pas été vaccinés sont en permission ou servent dans des endroits où l’accès est très limité. Ils n’auraient pas décliné le vaccin.

« En l’état actuel des choses, nous sommes tout à fait satisfaits de voir comment nos membres acceptent la vaccination », lance-t-il.

Le rythme de vaccination au sein de l’armée est beaucoup plus rapide qu’au sein de la population en général. Seulement la moitié de la population canadienne a reçu une première dose.

Les militaires sont vaccinés par l’entremise du système de santé de l’armée, plutôt que par l’entremise de leur province ou territoire de résidence. Le gouvernement fédéral leur avait réservé plusieurs dizaines de milliers de doses uniquement pour eux.

Ils ne sont pas obligés d’être vaccinés, mais le commandement les a fortement encouragés à l’être afin de mieux se protéger. Aux États-Unis, le Pentagone a commencé à offrir des congés pour ceux qui recevaient le vaccin.

Selon Steve Saideman, un professeur de l’Université Carleton, la politisation autour de la vaccination peut expliquer la plus grande hésitation de bon nombre de soldats américains, comparativement à leurs collègues canadiens.

« Aux États-Unis, il y a des gens situés à l’extrême droite du spectre politique qui croient que la vaccination est contraire à leur identité, explique le Pr Saideman, aussi directeur du Réseau canadien sur la défense et la sécurité. Ils ne sont pas de bons républicains s’ils portent un couvre-visage ou s’ils se font vacciner. »

Pendant ce temps, à l’exception de quelques politiciens marginaux, tous les chefs de parti ou même les premiers ministres provinciaux les plus populistes contre l’Albertain Jason Kenny et l’Ontarien Doug Ford ont encouragé la vaccination.

« Même ceux qui sont à droite, ils encouragent un bon comportement à ce chapitre. Aux États-Unis, c’est plus mitigé. »

Cependant, seulement 5 % des membres des Forces armées canadiennes ont reçu deux doses de vaccin, un chiffre comparable aux 4 % de l’ensemble de la population canadienne.