(Toronto) Cinq bélugas de Marineland, à Niagara Falls, en Ontario, se portent bien après avoir été transférés aux États-Unis au cours de la fin de semaine, a indiqué lundi l’aquarium américain qui les a accueillis.

L’Aquarium de Mystic, au Connecticut, a précisé que les cinq bélugas sont arrivés en deux expéditions séparées, vendredi soir et tôt samedi matin.

« Ils vont très bien, ils mangent, ils nagent et se comportent normalement », a déclaré Allison Tuttle, vice-présidente principale des opérations zoologiques à l’aquarium de Mystic. Les cinq bélugas se joindront éventuellement aux trois bélugas actuels du parc et feront partie d’un vaste projet de recherche, a précisé Mme Tuttle.

Marineland n’a pas répondu à plusieurs demandes d’entrevues.

Mme Tuttle a expliqué que des techniciens avaient utilisé un filet sur mesure et une grue pour hisser chacune des baleines dans cinq réservoirs, chargés sur cinq camions et conduits, avec escorte policière, jusqu’à l’aéroport international de Hamilton. Trois réservoirs ont d’abord été chargés sur la version civile de l’avion militaire Hercules C-130, qui est revenu plus tard prendre les deux autres.

Toute cette entreprise avait connu de nombreux obstacles, notamment l’obtention des approbations des gouvernements fédéraux du Canada et des États-Unis, mais aussi une contestation devant le tribunal par des militants pour les droits des animaux.

Pêches et Océans Canada a approuvé le transfert de trois baleines le mois dernier et de deux autres la semaine dernière, à condition que les bélugas ne se reproduisent pas en captivité et ne participent pas à des spectacles.

Pas de reproduction en captivité

L’automne dernier, le Service américain des pêches maritimes et le secrétaire américain au Commerce ont approuvé le projet de recherche et le transfert des baleines. Ils ont toutefois rejeté une partie de la proposition initiale de Mystic, qui proposait d’examiner divers aspects de la reproduction en captivité.

Mme Tuttle a précisé que les femelles seront séparées des mâles pendant la période d’ovulation. Elle a ajouté que les chercheurs travailleront sur une variété de projets, notamment en ce qui a trait à la meilleure façon d’effectuer des prises de sang, une méthode qui pourrait être reproduite ensuite sur des bélugas sauvages.

Les chercheurs se pencheront aussi sur la réponse immunitaire aux facteurs de stress environnementaux ou humains, sur l’audition et la réponse physiologique aux sons générés par l’humain, ainsi que sur le développement de techniques non invasives à utiliser sur les bélugas en liberté, échoués et en voie de disparition.

Marineland doit composer depuis longtemps avec une surpopulation de bélugas. Dans une déclaration sous serment de mars 2019, la présidente de Marineland, Marie Holer, écrivait que l’exportation de baleines visait en partie à augmenter l’espace disponible pour celles qui restent. À ce moment-là, l’établissement comptait 54 bélugas, selon elle.

Friends of Animals et d’autres militants du Connecticut ont tenté de bloquer le transport, en intentant une poursuite l’automne dernier contre les autorités américaines qui avaient approuvé le permis de recherche. Un juge fédéral a refusé en mars dernier d’accorder une injonction.