Le ministre de la Santé, Christian Dubé, annoncera une réforme du système préhospitalier d’urgence, une première depuis près de 20 ans. Le ministre en fera l’annonce ce lundi lors du premier sommet sur le système préhospitalier d’urgence, a appris La Presse.

Au terme de la réforme, les ambulanciers seront appelés à travailler à l’extérieur du véhicule ambulancier, notamment en centre hospitalier, à des points de service en régions éloignées ou pour des visites de suivi à domicile.

Pour faciliter l’autonomisation des paramédicaux, le gouvernement Legault compte demander à l’Office des professions de se pencher sur la question d’un ordre professionnel pour les ambulanciers.

La Corporation des paramédics du Québec et la Fédération des coopératives des paramédics du Québec (FCPQ) militent depuis plusieurs années pour créer un ordre professionnel des ambulanciers.

Les compétences des ambulanciers, des répartiteurs médicaux, des secouristes et des infirmières seront mises à contribution pour mieux répondre aux besoins des patients, orienter les soins vers des milieux adaptés et désengorger les urgences.

Le ministre Dubé souhaite également que les citoyens soient en mesure d’intervenir rapidement et de sauver des vies. Pour ce faire, les Québécois pourraient être appelés à offrir la défibrillation lors d’un arrêt cardiaque, l’injection d’épinéphrine (Epipen) lors d’une réaction allergique et l’injection de naloxone, dans le cas d’une surdose d’opioïdes.

Renforcer la contribution préhospitalière

En 2019, le gouvernement Legault a créé le Comité national de transformation du système préhospitalier d’urgence (CNTSPU), afin de repenser le fonctionnement du milieu préhospitalier.

Le comité a pour but de renforcer la contribution préhospitalière ainsi que d’actualiser et de mettre en œuvre les recommandations des principaux rapports relatifs aux systèmes préhospitaliers d’urgence.

Huit personnes siègent au comité, notamment le fonctionnaire Michel C. Doré et la présidente-directrice générale du CHU Sainte-Justine, Caroline Barbir.

Un comité qui déçoit

Le 14 avril dernier, le CNTSPU a présenté son rapport d’étape et n’a pas abordé la création d’un ordre professionnel pour le personnel paramédical, ce qui a déplu à de nombreux acteurs dans le milieu.

« Nous sommes étonnés que le comité Doré reste muet concernant la création d’un ordre professionnel pour le personnel paramédical, qui est pourtant l’objet d’un consensus au Québec », ont affirmé Lise Goyer et Maxime Laviolette, porte-paroles de la Coalition des entreprises de services paramédicaux du Québec, dans un communiqué à la suite de la diffusion du rapport.

Le comité avait également proposé la création d’une nouvelle entité bureaucratique centralisée.

« Bien que nous convenions de la nécessité d’un transfert d’informations du terrain vers le gouvernement, il nous semble complètement superflu de créer une nouvelle entité bureaucratique centralisée afin de gérer les opérations des services paramédicaux de tout le Québec », ont affirmé Lise Goyer et Maxime Laviolette.

La Fraternité des travailleurs et travailleuses du préhospitalier du Québec (FTPQ-SCFP) s’est pour sa part dite perplexe face au rapport d’étape présenté le 14 avril dernier.

« On brasse les cartes, mais on joue au même jeu. Le CNTSPU a choisi de faire des changements de gouvernance dans le haut de la pyramide, mais n’a pas osé s’attaquer à la gestion privée des services à la population. C’est une occasion manquée », a déploré Benoit Cowell, président de la FTPQ, dans un communiqué le 14 avril.