(Québec) Après des mois de pression, le groupe Les Amis du Mont-Sainte-Anne peut enfin se réjouir : le gouvernement du Québec a entrepris des démarches pour reprendre possession d’une partie de la montagne.

« Le gouvernement du Québec entame dès maintenant des procédures juridiques visant à reprendre temporairement la propriété des terrains du pourtour de la montagne », a annoncé le gouvernement mardi dans un communiqué.

Les terrains en question sont ceux sur lesquels ont lieu des activités de ski de fond, de vélo de montagne ou encore de camping. La station de ski alpin n’est pas concernée par cette nouvelle.

Le groupe citoyen Les Amis du Mont-Sainte-Anne réclamait depuis des mois un tel dénouement. Il accuse le gestionnaire actuel des lieux, Resorts of the Canadian Rockies (RCR), de ne pas investir suffisamment dans les activités de ski de fond et de vélo de montagne.

« Nous sommes ravis. C’est une grosse étape et une superbe journée », a réagi le président des Amis du Mont-Sainte-Anne, Yvon Charest.

L’ancien président d’Industrielle Alliance a formé cet organisme avec des résidants et plusieurs acteurs influents du monde des affaires — dont Michel Gendreau, de Garaga, et Louis Têtu, de Coveo. Les Amis demandent que le secteur est de la montagne soit confié à un nouveau gestionnaire. Ils proposent la création d’un OBNL dirigé par des élus locaux, des dirigeants de clubs sportifs et des utilisateurs.

Rupture de contrat ?

L’entreprise RCR est à l’heure actuelle gestionnaire de la station de ski mais aussi des terrains au pourtour qui servent à d’autres sports. Elle a signé au fil des ans des conventions avec l’État pour pouvoir exploiter les activités sportives sur et autour de la montagne.

Mais Québec estime maintenant que RCR « n’a pas réalisé les engagements et s’est placée en défaut ». L’entreprise s’était engagée à acquérir les droits tréfonciers autour de la montagne selon un échéancier précis. Québec fait valoir que RCR ne l’a pas respecté.

« C’est pourquoi le gouvernement intervient pour résilier les droits de propriété superficiaire de Station MSA pour les terrains périphériques à la montagne », indique le communiqué.

Si Québec parvient à reprendre possession du secteur est — comme on surnomme ce coin de la montagne voué aux activités autres que le ski alpin —, il restera à déterminer qui en fera la gestion. Le gouvernement promet « une transition des plus harmonieuses » et dit vouloir un « développement stratégique des activités récréotouristiques répondant aux attentes de la population ».

Les Amis entendent quant à eux continuer leurs pressions pour que des investissements massifs soient faits dans la station de ski alpin. Ils entendent présenter sous peu un programme de développement à RCR.

Au moment de publier ces lignes, RCR n’avait pas répondu à notre demande d’entrevue.