Le budget fédéral de lundi prévoit des investissements pour lutter contre le fléau de la violence fondée sur le genre. Des sommes qui sont annoncées alors que les féminicides survenus au Québec ces derniers temps suscitent de vives préoccupations.

« Tous les 2,5 jours, une femme ou une fille est assassinée au Canada. L’an dernier seulement, plus de 160 femmes ont été tuées violemment. Les agressions sexuelles sont des crimes sexuels qui sont beaucoup plus susceptibles de viser les femmes, en particulier les jeunes femmes », écrit-on dans l’exercice financier.

Et comme on l’a souvent répété, le phénomène a été exacerbé par la pandémie, car « les pertes d’emploi, les contraintes financières et l’auto-isolement ont créé les conditions propices à une augmentation de la violence fondée sur le genre », est-il indiqué dans le document déposé lundi.

En rafale, on annonce 200 millions sur deux ans pour les organismes au front, 14 millions pour établir un secrétariat responsable du plan d’action national de 2017 contre la violence fondée sur le genre, 30 millions sur cinq ans pour aider au fonctionnement des lignes d’aide, 85,3 millions sur cinq ans pour financer un programme de conseils juridiques indépendants.

Le fédéral promet d’« autres détails » dans les « prochains mois » sur le plan d’action national.

Ottawa débloque également des sommes pour combattre l’inconduite et les violences sexuelles fondées sur le genre au sein de l’armée, et ce, alors que les derniers mois ont été marqués par des témoignages de nombreuses anciennes militaires. Leurs récits ont permis de constater que les progrès avaient été trop lents depuis un rapport publié en 2015 sur le phénomène.

Le budget 2021 prévoit un financement de 236 millions sur cinq ans, et 33,5 millions par la suite, afin que les ministères de la Défense et des Anciens Combattants élargissent « leurs efforts visant à éliminer l’inconduite sexuelle et la violence fondée sur le genre dans les forces armées et à appuyer les survivants ».

L’argent devra notamment servir à améliorer les services de soutien interne offerts aux victimes et à « mettre en œuvre de nouvelles mesures de surveillance externe pour assurer une plus grande indépendance dans le cadre des processus de signalement ».