(Montréal) Des écologistes souhaitent voir cet automne un maximum de candidats écologistes faire le saut en politique municipale aux élections. Pour y parvenir, ils ont lancé « la Vague écologiste au municipal » qui vise à soutenir, former, et recruter des candidats qui mettront l’environnement au cœur de leur engagement.

Aux dernières élections municipales, 56 % des élus l’avaient été par acclamation, n’ayant aucun adversaire à affronter.

L’équipe de la « Vague écologiste au municipal » y voit une occasion à saisir.

« On peut miser sur ça pour tenter de faire une différence », a expliqué Jonathan Durand Folco, l’un des militants écologistes derrière l’initiative.

« Dans certaines municipalités, il y a des gens qui ont à cœur l’environnement et qui aimeraient se présenter, mais qui, peut-être, ont peur, parce qu’ils n’ont pas d’équipe, ni d’expérience et qu’ils doivent affronter des gens qui sont là depuis très longtemps et nous, on veut les aider », a expliqué M. Durand Folco, auteur du livre À nous la ville !, paru chez écosociété en 2017.

Celui qui est aussi professeur à l’École d’innovation sociale de l’Université Saint-Paul à Ottawa a précisé que « la Vague écologiste au municipal » vise notamment à fournir des outils, des formations et des espaces de réseautage aux néophytes qui souhaitent faire le saut en politique municipale.

« On va aussi essayer de mettre en lien ces gens avec des bénévoles ou encore avec des parrains qui ont l’expérience de la politique, alors on va agir un peu comme une sorte de courtier », a-t-il précisé à La Presse Canadienne.

L’initiative a été lancée officiellement mercredi, et depuis, Jonathan Durand Folco dit que son équipe a reçu plusieurs dizaines de messages de personnes qui se sont montrées intéressées à se présenter comme candidat ou encore à faire du bénévolat pour un candidat.

« La Vague écologiste au municipal » ne s’intéresse pas seulement aux grandes municipalités, l’équipe, dont le « comité central » compte une dizaine de militants, veut « cartographier » la province pour identifier « les gens qui ont à cœur la transition écologique ».

« On veut aller voir dans les petits villages ou les petites municipalités ou les mouvements écologistes sont peut-être moins organisés, pour aider les gens qui sont engagés dans leur milieu et qui ont envie de se lancer en politique municipale », a expliqué Jonathan Durand Folco.

« La Vague écologiste au municipal » fait valoir que les municipalités peuvent « avoir un impact gigantesque sur les émissions de GES via les politiques sur le transport, l’aménagement du territoire, le bâtiment ou encore les déchets ».

« Vire au vert » : différentes méthodes, même objectif

Parallèlement à cette initiative, une large coalition de groupes citoyens et d’organisations environnementales a lancé, la semaine dernière, l’opération « Vire au vert ».

Le projet, appuyé par de nombreuses organisations écologistes comme Équiterre, Greenpeace et « La Planète s’invite au Parlement », a également pour but de mettre l’environnement au cœur des prochaines élections municipales, mais les moyens pour y parvenir sont différents.

Les organisations derrière « Vire au vert » comptent notamment organiser des assemblées citoyennes à l’automne et des débats portant spécifiquement sur l’environnement, afin de sensibiliser les candidates et les électeurs.

On veut donner des outils aux citoyens pour qu’ils fassent valoir leurs préoccupations aux candidats et on a mis en ligne une sorte de guide dans lequel il y a 68 propositions, et les citoyens peuvent envoyer les propositions aux candidats.

Marie-Ève Leclair, chargée de projet à Équiterre

Les principales propositions visent à ce que les candidats prennent des engagements ambitieux sur « des transitions rapides dans les domaines de l’aménagement du territoire, de l’énergie, de l’industrie, du bâtiment, du transport et de l’urbanisme. »