(Halifax) Dans les mois qui ont précédé le meurtre de 22 personnes lors d’une fusillade en Nouvelle-Écosse, le tireur — qui n’avait pas de permis d’armes à feu — a montré un fusil puissant à d’autres personnes et a inventé une histoire fantaisiste sur son objectif, selon des témoins.

Des documents judiciaires récemment publiés citent un ancien « ami lié au travail » de Gabriel Wortman disant à la police que vers la fin décembre 2019 ou début 2020, le tueur a ouvert le coffre de sa voiture et « lui a montré un gros fusil militaire ».

Le collègue de travail, qui disait le connaître depuis deux décennies, a déclaré à la police que le tireur « avait ramené l’arme du Maine et avait dit qu’elle n’avait pas de percuteur et que c’était pour un film qu’il allait faire ».

Le tireur finira par utiliser des armes obtenues illégalement avec des chargeurs à surcapacité, dont deux fusils semi-automatiques et deux pistolets, pour commettre ses meurtres lors d’une tuerie de 13 heures les 18 et 19 avril 2020.

Des résumés d’entretiens que la police a menés pour obtenir des mandats de perquisition ont indiqué que des armes à feu avaient été obtenues par le tueur aux États-Unis et que le denturologiste de 51 ans — qui a été abattu par la police le 19 avril — avait fait passer les armes en contrebande à la frontière.

Lisa Banfield, la conjointe de fait de l’homme armé, aurait également dit à la police qu’il « montrait des armes aux gens ».

Selon une déclaration du 28 avril 2020, Mme Banfield a affirmé à la police que M. Wortman « avait montré une arme au petit ami de sa sœur dans l’entrepôt et il avait également montré l’arme de poing à son frère Jimmy ».

La déclaration de Mme Banfield décrit la façon dont, dans la nuit du 18 avril, elle et Wortman se sont disputés. Selon elle, il l’avait finalement agressée, avant qu’elle ne puisse s’échapper dans les bois.

Elle a dit à la police que le tueur avait également ouvert le feu avec l’une de ses armes près d’elle.

Mme Banfield a relaté que le tueur l’avait enfermée dans une réplique d’un véhicule de police avec un séparateur entre les sièges avant et arrière. « Elle a pu faire coulisser la fenêtre (du séparateur) ouverte, ramper à travers et s’échapper avant le retour de Gabriel Wortman », indique le résumé de sa déclaration.

Une porte-parole de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a refusé de commenter à savoir si la police avait reçu une plainte de quiconque selon laquelle M. Wortman détenait des armes illégales.

Les documents judiciaires indiquent également que le tireur n’a pas hésité à montrer aux autres sa réplique du véhicule de police de la GRC et à mentir sur les raisons pour lesquelles il l’avait.