Au total, 125 policiers ont fait des déclarations dans la foulée de l’enquête policière sur l’attaque contre le patrouilleur Sanjai Vig et l’arrestation de Mamadi Fara Camara, à la fin du mois de janvier, à Montréal, ont confié des sources à La Presse.

Autant de policiers impliqués s’expliquerait par le fait que le soir où l’agent Vig a été attaqué, le 28 janvier, un code indiquant qu’un policier était en détresse a été émis sur les ondes, et des dizaines de collègues et enquêteurs ont été dépêchés sur les lieux ou impliqués dans les démarches visant à retrouver le suspect et le pistolet du patrouilleur blessé.

Le juge de la Cour supérieure Louis Dionne, chargé par le gouvernement du Québec de mener une enquête administrative sur les circonstances qui ont mené à l’arrestation de M. Camara et à sa libération, après six jours d’incarcération, voudra sûrement rencontrer ou s’entretenir avec plusieurs de ces policiers. Pour le moment toutefois, il ne l’aurait pas encore fait. Mais déjà la Fraternité des policiers et policières de Montréal se prépare.

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Mamadi III Fara Camara et son épouse, à la sortie du Palais de justice de Montréal après que les accusations contre M.Camara soient tombées pour tentative de meurtre sur un policier du SPVM.

Un conseiller d’expérience

La Presse a en effet appris que la fraternité a donné à MDenis Gallant le mandat d’assister les policiers qui seront requis par le juge Dionne.

MGallant a été procureur de la Poursuite au fédéral et au provincial, impliqué dans la lutte au crime organisé, avant d’être nommé à la commission Charbonneau et ensuite inspecteur général de la Ville de Montréal.

Il a par la suite brièvement occupé le poste de président-directeur général de la nouvelle Autorité des marchés publics à Québec avant de revenir à Montréal, où il travaille maintenant dans un cabinet privé. MGallant accorde régulièrement des entrevues dans les médias.

Joint par La Presse, le président de la Fraternité des policiers et policières de Montréal, Yves Francœur, n’a pas voulu commenter nos informations.

On ne connaît pas encore la façon dont va procéder M. Dionne qui s’entretiendra sûrement aussi avec des témoins civils et les procureurs de la Poursuite qui ont été affectés au dossier avant qu’un revirement spectaculaire survienne et que M. Camara soit libéré en plein palais de justice.

Son mandat, qui a débuté le 22 février, doit durer cinq mois. Il est limité à ce qu’il s’est déroulé sur les huit jours séparant l’attaque contre l’agent Vig et la libération de M. Camara le 4 février.

Rappelons que ni le véritable suspect ni l’arme du policier n’ont encore été retrouvés, et que M. Dionne devra agir de façon à ne pas nuire à l’enquête en cours et aux procédures à venir.

Il a tous les pouvoirs d’un commissaire enquêteur et pourrait même forcer l’interrogatoire de témoins si jamais l’un d’entre eux se montrait rébarbatif.

Le juge Dionne ne pourra toutefois émettre des blâmes et déposera au gouvernement un rapport dans lequel il formulera des recommandations.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le (514) 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.