Un ancien donateur demande une enquête au Canada et aux États-Unis sur WE Charity (Mouvement UNIS en français) après avoir appris qu’une école kényane qu’on lui avait dit qu’il finançait portait la plaque d’un autre donateur.

Reed Cowan, journaliste américain de télévision, a aidé à collecter des millions de dollars en fonds pour WE Charity à la mémoire de son défunt fils de 4 ans, Wesley Cowan, qui a péri dans un accident en 2006. Il souhaitait honorer la mémoire de son fils et transformer sa douleur en quelque chose de constructif.

WE Charity lui avait dit que les fonds recueillis serviraient à financer une école kényane. Il a indiqué vendredi, devant un comité parlementaire, avoir découvert qu’une plaque du bâtiment scolaire qui portait autrefois le nom de Wesley porte maintenant le nom d’un autre donateur de WE Charity. Il estime que deux groupes de donateurs ont donc recueilli sans le savoir des fonds pour précisément le même bâtiment scolaire au Kenya et demande d’être remboursé.

Il appelle la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et l’Internal Revenue Service à enquêter sur les finances de l’organisme de bienfaisance. La demande d’enquête a obtenu l’appui du député néo-démocrate Charlie Angus. « Ces allégations de fausse déclaration des donateurs sont choquantes. […] Aujourd’hui, j’ai écrit à l’ARC [Agence du revenu du Canada] et à la GRC pour appuyer une enquête », a indiqué le député dimanche soir sur Twitter.

Inauguré deux fois

Sur le site web de la fondation, M. Cowan a trouvé une vidéo de célébration d’inauguration, où le même bâtiment scolaire était inauguré moins de deux semaines avant son arrivée. « Nous sommes allés au Kenya en pensant que nous inaugurions ce bâtiment pour Wesley, a-t-il dit. La cérémonie a été reproduite pour nous, même personnes, mêmes chansons, tout pareil, avec des plaques différentes. »

« J’exige que chaque centime payé à WE et Free the Children par les groupes que j’ai amenés là-bas pour ce qui ressemble à une expérience simulée soit immédiatement remboursé. Chaque centime », a-t-il déclaré dans une vidéo publiée samedi sur YouTube.

WE Charity a soutenu que deux des quatre bâtiments scolaires financés par M. Cowan comportaient des plaques avec le nom de Wesley. « L’une d’elles a été enlevée en 2009, et nous regrettons de ne pas avoir par inadvertance averti M. Cowan », a indiqué l’organisation, ajoutant que la plaque avait maintenant été remise à sa place.

Avec La Presse Canadienne