Les hôteliers du Québec attendent toujours des explications du gouvernement Legault, quelques jours après sa décision de ne pas autoriser l’ouverture de leurs piscines. Pendant ce temps, les annulations se multiplient, disent-ils.

« Les piscines municipales sont ouvertes, alors que nous, on ferme. On est extrêmement déçus de ne pas savoir pourquoi. On attend juste des explications », se désole le président de l’Association Hôtellerie Québec, Xavier Gret.

Le 16 février dernier, la Santé publique a donné son feu vert à la reprise de certaines activités sportives en permettant notamment la réouverture des piscines et des patinoires intérieures. C’est par un décret ministériel, adopté jeudi, mais rendu public vendredi, que les hôteliers ont appris qu’ils ne pourraient rouvrir leurs piscines.

« Quand la nouvelle de la réouverture des piscines est sortie à la mi-février, on s’est assurés d’avoir la confirmation que cette mesure-là s’appliquait aussi aux hôtels. Nous avons finalement appris la nouvelle de la bouche des policiers qui sont venus inspecter les hôtels. C’est d’autant plus frustrant qu’on avait pris soin de bien valider [la nouvelle] initialement », s’indigne la PDG de l’Association des hôtels du Grand Montréal, Eve Paré.

Pertes importantes

« On voit qu’il y a une vague d’annulations importante. Ça occasionne des pertes », explique M. Gret. Il précise toutefois qu’il est encore trop tôt pour les quantifier.

La superviseure hébergement au DoubleTree by Hilton à Montréal, Noémie Magnol, a également remarqué les effets de la fermeture des piscines. « On a eu beaucoup d’annulations. On a dû revoir toute notre planification. Ç’a été très dur et ç’a généré beaucoup de coûts », explique-t-elle.

« On a fait chauffer les piscines, on a rappelé les équipes, on a fait le ménage. On s’est vraiment préparés à accueillir les clients », ajoute Mme Paré.

Depuis le début de la pandémie, la situation est très difficile pour les hôteliers, soutient M. Gret. Il précise qu’il y a actuellement 21 000 employés sur 38 000 qui sont au chômage. « La semaine de relâche scolaire était une occasion de rappeler certains d’entre eux, mais on ne peut pas à cause des vagues d’annulations », ajoute-t-il.

Règles strictes

Les équipes ont toujours suivi les règles pour que les clients puissent profiter de la piscine de façon sécuritaire, soutient Mme Magnol. « On l’a fait [l’]été [passé] et au début de l’automne, ce n’est pas quelque chose de nouveau », précise M. Gret.

« On avait des règles très strictes. Il y avait 15 personnes au maximum dans l’ensemble de la piscine. On avait vraiment peu de personnes en même temps et on avait des stations de produit désinfectant », explique Mme Magnol. Mme Paré ajoute que, contrairement aux piscines municipales, les piscines d’hôtel n’ont pas de vestiaires, ce qui limite les contacts.