Vous savez ce qui est pire pour le gouvernement Legault que voir aux règles sanitaires au quotidien ? C’est voir aux règles sanitaires en fonction des fêtes et des évènements.

Après la laborieuse étape du temps des Fêtes, voici la semaine de relâche. La commotion causée par l’annonce de certaines mesures reliées à ces journées montre bien l’immense importance que revêt cette période pour les parents.

À écouter certains d’entre eux depuis quelques jours, on a l’impression que durant cette semaine, leurs enfants ont pour habitude de passer leur matinée à Walt Disney World en Floride, leur midi au Biodôme de Montréal, leur après-midi au centre d’amusement Funtropolis de Laval et de terminer cela par un souper en tête à tête chez St-Hubert avec Bob l’éponge.

Calmons-nous !

Depuis des années, j’entends des parents (que je ne suis pas) dire que lorsqu’ils étaient jeunes, ils s’amusaient pendant des heures à construire un château fort en utilisant des seaux pour mouler la neige. Eh bien, c’est le moment comme jamais de sortir les seaux.

C’est le moment comme jamais de lâcher prise sur la relâche.

Et puis, ce n’est pas comme si la ville de Montréal était complètement morte. Avant la conférence de presse de mardi soir, Tourisme Montréal (qui a décliné il y a quelques jours une entrevue à LCN sous prétexte qu’il ne se passait rien dans la métropole) et la Ville de Montréal ont publié des listes de suggestions.

C’est sûr que ça tourne beaucoup autour des bibliothèques et des parcs. Mais il ne tient qu’à nous de faire vivre ces lieux.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Comme c’est déjà le cas depuis quelques semaines, les patinoires de Montréal devraient connaître une forte affluence pendant la relâche.

Il est clair que la situation sera très particulière cette année. Préparez-vous à faire face au casse-tête des réservations en ligne avant d’aller pratiquer une activité au parc-nature de l’Île-de-la-Visitation ou de faire la queue devant l’une des 225 patinoires de Montréal. C’est d’ailleurs déjà le cas depuis quelques semaines.

En ce moment, il y a une foule de parents qui tentent de réserver des places pour faire bouger leurs enfants. Mais d’autres se la jouent relâche… Une collègue m’a dit mercredi : « Si tu penses que je vais décider des jours à l’avance le jour et l’heure d’une séance de patinage… Non merci pour moi ! »

En tout cas, pendant que vous vous demandez quels seront les sports que vous pourrez pratiquer durant la semaine de relâche, on peut dire que l’on connaît celui qui anime les partis de l’opposition à Québec : la chasse à l’anomalie !

Les ténors de l’opposition n’ont pas cessé mercredi de chercher des poux aux mesures mises de l’avant par le gouvernement. Pourquoi on ouvre les cinémas et pas les théâtres ? Pourquoi on peut patiner et on ne peut pas jouer au tennis ?

L’incontournable Vincent Guzzo a ajouté son grain de maïs en déplorant le fait que les cinémas ne pourraient pas vendre de popcorn. Imaginez un instant si le gouvernement avait permis la vente du popcorn… tout en imposant le port du masque ! Quel tollé cela aurait créé !

La réponse à tout cela ? Après la semaine de la relâche, il y aura un 8 mars, puis un 9 mars, puis un 10 mars… Rassurons-nous, nous aurons tout le temps de nous empiffrer de popcorn et de garnir les coffres des propriétaires de salles de cinéma.

Courage, nous passerons à travers la semaine de relâche. De même que le long week-end de Pâques, la fête des Mères, la fête des Pères, la Saint-Jean, les vacances d’été et tutti quanti !

Le brouhaha des derniers jours m’amène à croire que, tout compte fait, le cycle de nos vies est bâti sur des jours fériés.

Montréal achète de la neige

Parlant d’activités extérieures à pratiquer à Montréal, la Fédération canadienne des contribuables (FCC) a fait état mardi d’un contrat accordé par l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie à Snö Innovation, firme spécialisée dans la fabrication de neige artificielle.

On apprend que l’arrondissement a versé 63 000 $ pour enneiger les parcs Joseph-Paré, du Pélican, Lafond et du Père-Marquette. La période du contrat s’étend du 13 décembre au 7 mars prochain. Une opération d’enneigement à l’aide d’un canon a eu lieu le 29 décembre alors que beaucoup de Montréalais étaient en vacances.

Il est vrai que cette opération peut sembler superflue, d’autant que la métropole a reçu plusieurs centimètres de neige dans les jours qui ont suivi. Payer pour de la neige au Québec, « c’est un peu comme payer pour de la pluie à Vancouver », a déclaré Renaud Brossard, directeur général de la FCC au Québec.

Loin de moi l’idée de critiquer le travail de la FCC, qui demeure un excellent chien de garde en ce qui a trait aux dépenses parfois éhontées de ceux qui nous gouvernent. Mais dans ce cas-ci, je dois dire que je comprends parfaitement la décision de l’arrondissement.

Elle a permis à de nombreuses familles de profiter des plaisirs de l’hiver et de ventiler un peu. C’est une question de santé physique et mentale en cette période de pandémie.

En revanche, une concertation des arrondissements avec la Ville aurait été nécessaire. Tant qu’à enneiger certains parcs pour permettre les sports de glissade, on aurait pu faire des choix judicieux et ciblés.

La lutte contre les locaux vacants

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

La Ville de Montréal entend mettre en place une base de données sur l’occupation des locaux commerciaux.

Les locaux commerciaux qui demeurent vacants durant une très longue période sont une plaie à Montréal. Ils deviennent les symboles d’un climat moribond qui n’inspire pas la reprise de la vitalité commerciale.

Il faut être très courageux de nos jours pour implanter un commerce sur une artère garnie de vitrines placardées et couvertes de graffitis.

En août 2019, j’ai suivi avec beaucoup d’intérêt les activités de la Commission sur le développement économique et urbain et l’habitation portant sur le problème des locaux vacants.

Une foule de problèmes ont été relevés. Et beaucoup de pistes de solution ont été évoquées.

Mercredi, le comité exécutif de la Ville de Montréal (précédé par mon collègue Philippe Teiscera-Lessard qui nous en parlait en primeur) a formulé ses réponses aux nombreuses recommandations du comité.

J’ai été déçu de ne pas y voir l’idée d’une taxe supplémentaire pour les propriétaires qui laissent dormir leurs locaux durant d’interminables périodes.

Cette approche coercitive me semble indispensable pour faire face à ces gens (souvent des spéculateurs) qui font preuve d’un véritable je-m’en-foutisme. En laissant leurs locaux inoccupés pendant des années, ils causent un tort énorme à la Ville de Montréal.

En lieu et place, on retrouve d’autres mesures qui pourraient faire bouger les choses. Je retiens celle de la mise en place d’une base de données sur l’occupation des locaux commerciaux. Cela devrait nous donner une meilleure idée des cas sérieux.

Pour ce qui est des commerçants, ils pourront bénéficier d’un meilleur encadrement concernant la hausse des loyers et les baux. La Ville entend continuer à réduire l’écart du taux de taxation entre les locaux commerciaux et résidentiels et offrira un gel de taxes pour 2021.

Les commerçants traversent une crise sans précédent. Cette aide est la bienvenue. Souhaitons que cet effort soit soutenu.