(Ottawa) La chambre basse du Parlement canadien a unanimement approuvé lundi une motion demandant au premier ministre Justin Trudeau d’interdire l’organisation ultranationaliste « Proud Boys » à titre d’« entité terroriste ».

Le gouvernement canadien a indiqué récemment que ses agences de sécurité surveillaient de près cette organisation et réunissaient des éléments de preuve pour soutenir l’inscription du groupe sur sa liste noire.

« De telles listes envoient un message clair, que le Canada ne tolérera pas les actes de violence », a indiqué une porte-parole du ministre de la Sécurité publique, Bill Blair.  

« Lorsqu’une entité est inscrite sur la liste, les institutions financières gèlent ses actifs », a-t-elle précisé.  

Proposée par le Nouveau parti démocratique (NPD, gauche), la motion adoptée par la Chambre des communes exhorte le gouvernement libéral de M. Trudeau « à utiliser tous les moyens à sa disposition pour répondre à la prolifération des groupes de suprémacistes blancs et haineux en commençant par la désignation immédiate des Prouds Boys comme entité terroriste » au Canada.

Des membres des « Proud Boys », groupe fondé par un Canadien qui s’en est depuis dissocié, étaient au nombre des partisans de Donald Trump qui ont pris d’assaut le Capitole à Washington le 6 janvier.

Quelques jours plus tôt, le leader de cette milice américaine, Enrique Tarrio avait été arrêté.

PHOTO ALLISON DINNER, AP

Henry « Henrique » Tarrio

Au Canada, cinq membres du groupe appartenant à la Marine royale canadienne avaient été rappelés à l’ordre pour avoir interrompu une cérémonie autochtone à Halifax, en Nouvelle-Écosse (sud-est), en 2017.

Des dizaines d’organisations sont interdites au Canada, dont Al-Qaïda, le Hezbollah, les Talibans ou le groupe État islamique.