(Montréal) Trois syndicats font front commun pour dénoncer le gouvernement du Québec, qui, selon eux, tente d’éviter d’ajuster rétroactivement le salaire d’adjointes administratives du réseau universitaire en vertu de l’équité salariale.

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ) et le Syndicat québécois des employées et employés de service (SQEES-FTQ) accusent le gouvernement de ne pas respecter une décision arbitrale datant de novembre dernier, dans laquelle les syndicats avaient obtenu gain de cause sur l’évaluation de la valeur du travail de ces employées.

Selon les syndicats, en vertu de cette décision, les adjointes à l’enseignement universitaire du réseau de la santé et des services sociaux ont été déplacées dans l’échelle salariale de rangement 11, au lieu de 10. De plus, cet ajustement salarial devait être versé rétroactivement du 1er janvier 2011 à 2019.

Ce dossier remonte à 2008, lorsque les syndicats avaient déposé une plainte en équité salariale.

Les parties en sont venues à une entente en 2013, mais des désaccords subsistaient sur l’évaluation de la valeur de l’emploi. Comme les syndicats et la partie patronale n’étaient pas parvenus à s’entendre, un arbitre avait dû intervenir.

Mais à la suite d’une rencontre récente avec le gouvernement, les syndicats lui reprochent de « chercher des manières odieuses » pour ne pas respecter l’entente de 2013 et la décision de l’arbitre.

« Le Conseil du trésor se doit d’appliquer les ajustements comme en équité salariale et ce n’est pas ce qu’il fait. Encore une fois, il bafoue les droits de ces femmes-là en équité salariale », a soutenu Mélanie Gougeon, conseillère en évaluation des emplois au SCFP-FTQ.

Selon Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSS-CSN, il est « odieux » que le Conseil du trésor n’indemnise pas ces femmes « qui attendent depuis trop d’années d’avoir un juste salaire ».

« Pire encore, il vient dire que de 2011 à 2019, que certaines d’entre elles auraient même reçu trop d’argent. C’est assez insensé », a-t-elle déploré en entrevue téléphonique.

Mme Marcotte a indiqué que les syndicats étaient en train d’évaluer leurs recours dans le cas où le Conseil du trésor refuserait de bouger.

« Notre contentieux est à faire l’analyse de tous les recours à notre disposition. On ne ménagera aucun effort pour continuer cette bataille-là et récupérer les sommes qui sont dues à ces femmes-là », a-t-elle promis.

Joint par La Presse Canadienne, le cabinet de la présidente du Conseil du trésor Sonia LeBel n’a pas voulu formuler de commentaires sur le sujet.