(Québec) Il a beau faire froid, les esprits s’échauffent à Québec. À tel point que le maire a tenu lundi à faire un appel au civisme auprès des citoyens qui fréquentent les parcs en nombre record cet hiver.

Les parcs sont pris d’assaut et les règles de distanciation ne sont souvent pas respectées, déplore le maire. Des surveillants se sont même fait intimider ou cracher au visage par des récalcitrants, et les plaintes au 911 se multiplient.

« Au parc de l’Accueil une jeune femme a dû appeler les policiers parce qu’elle se faisait intimider par des jeunes à qui elle demandait de sortir du pavillon pour respecter le couvre-feu », a raconté le maire.

Au parc Guillaume-Mathieu, où les trois surfaces glacées sont parfois envahies par 90 personnes, un surveillant s’est fait cracher au visage par un citoyen qui ne voulait pas suivre les consignes.

« Je comprends que la situation n’est facile pour personne, mais les employés municipaux doivent faire respecter les règles », a rappelé le maire.

Les Québécois se sont tournés en masse vers les parcs pour patiner, glisser ou skier cet hiver. La pandémie a réduit plusieurs options existantes pour se dégourdir les jambes. Les gyms sont par exemple fermés, tout comme, en grande partie, les piscines publiques.

La Ville de Québec affirme ainsi qu’il y a trois fois plus de patineurs qu’à l’habitude sur ses patinoires.

Mais cet engouement a engendré quelques débordements depuis le retour des Fêtes et la mise en place du couvre-feu. La Ville déplore une vingtaine de plaintes au 911, une douzaine au 311, sans compter les plaintes à la mairie.

« Très peu de gens respectent les deux mètres et la bulle familiale », constate Régis Labeaume.

La situation peut s’envenimer lorsque des badauds ou des surveillants tentent d’intervenir auprès des fautifs. « Ça peut être accompagné d’un langage un peu particulier. Des fois c’est intimidant », dit le maire.

La Ville de Québec annonce avoir augmenté la surveillance. Elle a aussi engagé une firme pour gérer le stationnement.

Un cinquième mandat ?

Régis Labeaume a lancé cet appel au civisme lundi juste avant la première séance du conseil municipal de 2021. Soumis à des questions sur son avenir politique — va-t-il se représenter ? — le politicien a maintenu le flou.

« On dira ça le temps venu », dit-il. « Je suis un jeune homme de 64 ans », a-t-il assuré.

Un peu plus tôt lundi, le chef de l’opposition officielle a remis la question du tramway à l’avant-scène. Jean-François Gosselin a écrit récemment une lettre au premier ministre François Legault, au ministre des Transports et à tous les élus caquistes de la région de la Capitale-Nationale.

Dans sa missive, M. Gosselin enjoint le gouvernement à ne pas donner de feu vert au tramway avant les élections municipales d’octobre prochain. Il veut faire du scrutin une « élection référendaire » à propos du projet de tramway.

« Je demande à Régis Labeaume de suspendre le projet et d’attendre un climat plus propice au débat, plutôt que de s’entendre en catimini avec le gouvernement », a lancé le chef de Québec 21, farouche opposant au tramway.

« Le maire veut profiter de la pandémie pour faire avancer son projet. Les gens n’ont pas la tête à ça. »

Invité à répondre aux accusations de son rival, Régis Labeaume a montré peu d’appétit. Il a balayé les questions des journalistes. Cette sortie de M. Gosselin le titille-t-il ?

« Le chef de l’opposition officielle ne me titille pas », de répondre le maire.

Régis Labeaume a toutefois laissé entendre que le projet de tramway pourrait être ficelé avant octobre, comme il le souhaite. Il est en contact avec le gouvernement, notamment à propos du trajet final.

« Je pense qu’on est capables de régler », s’est-il contenté de dire.