À quelques jours de la mise à jour économique attendue du gouvernement de François Legault, le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) tient à lui rappeler l’urgence de lancer des chantiers de construction de logements sociaux.

Au cours des prochains jours, le FRAPRU doit installer des affiches dans plusieurs grandes villes de la province. Sur celle installée à Montréal dimanche, on peut voir l’arc-en-ciel emblématique de la pandémie de COVID-19, mais dont les nuages sont chargés de pluie qui tombe sur une maison et une tente.

La Coalition avenir Québec avait promis de livrer les 15 000 unités de logements sociaux déjà annoncés par les précédents gouvernements, mais jamais livrés. Selon le FRAPRU, à peine 2400 unités ont été construites jusqu’ici.

Ce sont ces quelque 13 000 unités manquantes à la promesse formulée par le gouvernement et sa ministre de l’Habitation Andrée Laforest que veut voir annoncer le FRAPRU dans la mise à jour économique.

La porte-parole du FRAPRU, Véronique Laflamme, prend au mot le premier ministre François Legault qui répète à qui veut l’entendre sa volonté de stimuler la reprise économique en lançant des projets d’infrastructures.

« Le logement social peut très bien s’insérer dans cette relance et non seulement cela se peut, mais ça devrait en faire partie, lance-t-elle. C’est ce que le gouvernement Legault dit vouloir faire financer davantage d’infrastructures et le logement social en fait partie. »

Véronique Laflamme renchérit sur l’importance d’annoncer des investissements massifs dès la mise à jour économique de l’automne afin de préparer les projets et de s’assurer que les chantiers de construction démarrent dès le printemps. Si le gouvernement reporte encore ses annonces au prochain budget, on ne verra pas de nouveaux logements avant encore de longs mois.

De plus, le gouvernement fédéral vient tout juste de conclure une nouvelle entente avec Québec qui prévoit des investissements totaux de 3,7 milliards dans la construction et la rénovation de logements sociaux.

Pour le prochain budget provincial, c’est un vaste plan quinquennal de 50 000 logements supplémentaires qu’aimerait voir apparaître le FRAPRU. Selon l’organisme de défense des locataires, c’est la réponse qu’exige l’urgence de la crise du logement actuelle au Québec.

Véronique Laflamme souligne que 195 000 ménages, au Québec, consacraient plus de 50 % de leur budget à leur loyer avant la pandémie de la COVID-19. La précarité des ménages s’est donc aggravée depuis. Elle rappelle aussi que l’enjeu n’est pas unique à Montréal, mais bien répandu à l’ensemble de la province de l’Abitibi au Bas-Saint-Laurent en passant par l’Outaouais, l’Estrie et le Centre-du-Québec.

Elle explique que les très faibles taux d’inoccupation dans plusieurs régions entraînent une pression à la hausse sur le coût des loyers. Ce qui a pour effet de placer encore plus de locataires en situation précaire et même de pousser de plus en plus de gens vers les banques alimentaires.