De passage à l’émission Tout le monde en parle, dimanche, le nouveau ministre des Affaires autochtones Ian Lafrenière a demandé d’être jugé sur ses actes et a promis de poser des actions rapidement pour améliorer les conditions de vie des Premières Nations et les relations avec le gouvernement provincial.

Sous pression depuis le décès tragique de Joyce Echaquan, le premier ministre avait annoncé il y a une dizaine de jours qu’il dégommait Sylvie D’Amours de son poste de ministre des Affaires autochtones au profit de M. Lafrenière.

En réponse aux groupes qui sont récemment sortis publiquement pour dénoncer qu’un ancien policier soit en charge de ce ministère, Ian Lafrenière demande qu’on lui laisse une chance de se faire valoir avant de le juger.

« Laissez-moi ma chance, laissez-moi ma chance de vous montrer ce qu’on a comme plan », a indiqué Ian Lafrenière lors de l’entrevue à Tout le monde en parle.

Le député de Vachon voit d’ailleurs son passé de policier comme un outil plutôt qu’un boulet pour réussir la réconciliation avec la communauté autochtone.

« Je connais assez bien le milieu de la police, j’ai travaillé pendant 28 ans alors je ne dis pas que j’ai toutes les solutions, mais je connais assez bien l’organe de l’interne pour être capable de le critiquer et d’amener des changements, parce qu’il y a des changements à faire du côté policier ».

Ian Lafrenière a affirmé qu’il avait un « plan très clair », qui n’a toutefois pas détaillé, mais il promet « plusieurs annonces d’ici Noël ».

Il a laissé entendre que des changements à la formation des policiers pourraient être dans la mire du gouvernement.

« Ça va prendre de la formation, on parle de racisme, on parle d’intolérance, on parle de discrimination », a indiqué le ministre avant d’ajouter que « c’est pour l’ensemble des Québécois, il y a beaucoup de méconnaissance ».

En faisant référence aux problèmes de certaines communautés autochtones qui vivent dans des réserves où il n’y a pas d’électricité ni d’eau courante, Ian Lafrenière a indiqué que son plan contenait des projets de développement économique avec les Premières Nations, mais également du développement touristique :

« Le développement touristique, c’est une carte qu’on ne joue pas beaucoup au Québec, mais on a une richesse incroyable, oui avec les ressources naturelles, mais avec les communautés qui sont présentes, on peut faire quelque chose d’incroyable », a-t-il expliqué au micro de Guy A. Lepage.

Quant à la reconnaissance du « racisme systémique », le nouveau ministre responsable des Affaires autochtones n’a pas dérogé de la ligne de parti.

« Il y a des gens qui sont racistes, il y a de la discrimination, du profilage, mais d’aller dire que les actes qui ont été posés à Joliette (en faisant référence à la mort de Joyce Echaquan), de dire que c’est le système qui a amené ça, c’est ce pont-là que je ne fais pas. »

Peu avant sa mort, Joyce Echaquan a subi des insultes dégradantes d’une infirmière et d’une préposée aux bénéficiaires, alors qu’elle se trouvait sur son lit d’hôpital. Mme Echaquan a filmé la scène et la vidéo des insultes a largement circulé, semant l’indignation dans la population.

Aux Premières Natios qui refuseraient de collaborer avec le gouvernement s’il ne reconnait pas le « racisme systémique », Ian Lafrenière a répondu : « ça sera à moi à les convaincre ».

Toutefois, Ian Lafenière n’a pas fermé la porte à une reconnaissance éventuelle du « racisme systémique ».

Alors qu’un autre invité de l’émission, Ali Nestor, fondateur de l’organisme Ali Et Les Princes De La Rue, ait affirmé que la Coalition avenir Québec ne reconnaissait pas l’expression « racisme systémique » uniquement pour des raisons électoralistes, Ian Lafrenière, a fini par laissé entendre que la situation pourrait changer.

« Présentement, ce terme-là ne fait pas l’unanimité, quand je dis présentement, c’est qu’on mature et on change ».

Le ministre responsable des Affaires autochtones a également lancé un appel aux Québécois pour favoriser l’écoute et la réconciliation avec les communautés autochtones :

« Je suis heureux, je reçois ça avec une grande humilité (le poste de ministre), mais seul, je n’y arriverai jamais, c’est impossible. Les Québécois vont devoir me donner un coup de main, on a du travail à faire collectivement. »