Le premier ministre François Legault s’entretiendra avec des chefs de la nation atikamekw lundi après-midi à son bureau de Montréal.

Cette rencontre a été fixée exactement une semaine après la mort de Joyce Echaquan, une jeune mère de famille autochtone, sous une pluie d’injures racistes à l’hôpital de Joliette. La scène troublante, filmée par la patiente elle-même, a soulevé l’indignation à travers le pays.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Une marche a été organisée samedi à Montréal à la mémoire de Joyce Echaquan.

Le Grand Chef de la nation atikamekw, Constant Awashish doit participer à la rencontre en compagnie du chef de la communauté de Manawan, Paul-Émile Ottawa, du chef de la communauté d’Opitciwan, Jean-Claude Méquish, ainsi que du chef de la communauté de Wemotaci, François Neashit.

En entrevue à Tout le monde en parle dimanche soir, le Grand Chef Awashish a dit vouloir « clarifier des positions du gouvernement ».

« On veut que le déni arrête », a-t-il déclaré.

François Legault reconnaît la présence de racisme envers les personnes autochtones au Québec, mais pas son caractère systémique.

Selon le Grand Chef Awashish, ceci ne reviendrait pourtant pas à affirmer que ce racisme est systématique ou que tous les Québécois sont racistes.

Il croit que ces derniers ont désormais une meilleure compréhension de cette réalité.

Les Québécois ont été outrés, scandalisés par la vidéo. Maintenant, il y a quelque chose de concret. Ils ont vu ce dont on parle depuis des années, nous, les Autochtones.

Le Grand Chef Awashish

Également présente sur le plateau de l’émission, la ministre de la Sécurité publique et vice-première ministre du Québec, Geneviève Guilbault, a refusé de se mouiller dans ce qu’elle a désigné comme « des débats de sémantique ». « Oui, il y a du racisme dans plusieurs organisations, dans plusieurs façons de faire », a-t-elle néanmoins reconnu.

Dans un communiqué transmis plus tôt dimanche, les chefs atikamekw ont déclaré que la rencontre avec le premier ministre s’avérait nécessaire pour faire le point sur le triste sort réservé à leur consœur. « Dans une relation de Nation à Nation, il est plus que souhaitable d’être unis et de travailler conjointement avec l’objectif d’améliorer la société dans laquelle nous vivons. »

Ils ont déclaré vouloir collaborer « dans un esprit constructif et empreint d’un réel partenariat » avec le gouvernement du Québec.