Si vous entendez un bruit d’alarme plutôt inhabituel jeudi soir, rassurez-vous : c’est probablement parce que la Ville de Montréal procède actuellement à une série de tests de sirènes d’alerte, de concert avec près d’une dizaine d’usines et d’entreprises manufacturières de la métropole.

La mesure, annoncée par les autorités municipales en début de semaine, se veut une « simulation » préparatoire en vue d’une fuite toxique qui surviendrait dans une usine ou une société de transformation.

Son but avoué est de « sensibiliser la population aux risques industriels et de faire connaître les consignes de sécurité » en cas d’incidents potentiellement dangereux. Dans un cas réel, l’alarme sonnerait, puis des indications claires sur la marche à suivre seraient ensuite données à la population.

Il est alors conseillé d’aviser les personnes se trouvant à l’extérieur « de se mettre rapidement à l’abri », ou d’entrer dans le bâtiment le plus près. Fermer les portes, les fenêtres, ainsi que la ventilation, est aussi fortement recommandé, en évitant « d’engorger les lignes téléphoniques ». Si vous avez des enfants, on suggère de ne pas aller les chercher à l’école, « afin de ne pas se mettre soi-même ou ceux-ci en danger ».

Tous les responsables des établissements d’enseignement ou de centres de la petite enfance (CPE) sont déjà « sensibilisés » au protocole en cas de fuite toxique. « Ils sont donc en mesure de prendre soin des enfants », assure la Ville. Via un communiqué, celle-ci assure que les sirènes sont un « moyen privilégié » pour agir rapidement, en cas d’urgence. D’une durée de trois minutes, les sons stridents qui sont produits peuvent être entendus sur plusieurs centaines de mètres, atteignant ainsi tous les résidants d’un même quartier.

Plusieurs participants

En tout, neuf usines participent au programme, entre 16 h 30 et 19 h 30, selon un horaire « prédéfini ». Il s’agit des Pêcheries Atlantiques, au Métro Richelieu, de l’usine de soufre Suncor, de l’entreprise Indorama PTA Montréal, de Bœuf Mérite, de Molson Coors, de la Brasserie Labatt et de Parmalat (ou Lactalis Canada). Deux divisions de Saputo participent aussi à l’exercice.

Plusieurs arrondissements sont donc exposés à ces tests d’alerte, dont Montréal-Nord, Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, Lachine, LaSalle, Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, Le Sud-Ouest, Ville-Marie, Ahuntsic-Cartierville, Saint-Laurent, Le Plateau-Mont-Royal, Anjou ou encore Saint-Léonard.

COURTOISIE VILLE DE MONTRÉAL

Le rayon d’impact de la Brasserie Labatt peut atteindre jusqu’à 1800 mètres, selon les données de l’administration municipale.

Partenaire dans le projet, l’Association industrielle de l’Est de Montréal supervise aussi l’émission de ces alertes sur son territoire. Une carte interactive des rayons d’impact ainsi que des renseignements supplémentaires sont disponibles au besoin, sur le site de la Ville de Montréal.

« Ce test annuel de préparation permet de faire connaître les risques et les comportements que les résidents des secteurs concernés doivent adopter », a indiqué la responsable de la sécurité publique au comité exécutif, Rosannie Filato, dans une déclaration.