Les Madelinots commençaient tranquillement à sentir les effets de l’ouragan Teddy, mardi soir, alors que des inondations étaient attendues le long de la côte atlantique de la Nouvelle-Écosse et dans le sud-ouest de Terre-Neuve, selon les prévisions d’Environnement Canada. L’ouragan de catégorie 2 doit toucher terre, tôt mercredi matin.

« Il pleut pas mal, le réseau Bell a manqué, mais c’est revenu. Il y a des vents, mais j’ai déjà vu pire », racontait au bout du fil Bernard Cyr, joint mardi soir aux Îles-de-la-Madeleine.

« Ça doit toucher la Nouvelle-Écosse demain matin (mercredi), mais nous, on est à l’intérieur des terres. Et les Îles, on n’est pas si gros et on est entourés d’eau ; des fois ça aide et ça passe à côté », observait M. Cyr avec optimisme.

Tard en soirée, mardi, la trajectoire avait légèrement dévié et l’archipel ne se trouvait plus dans la trajectoire directe de Teddy. N’empêche, les Îles-de-la-Madeleine doivent s’attendre à de la pluie, des rafales oscillant entre 80 et 95 km/h et des vagues pouvant atteindre jusqu’à cinq mètres. Le mauvais temps devrait perdurer jusqu’à jeudi.

Teddy devait se transformer en une tempête post-tropicale à mesure qu’il progressait vers le continent. Il est attendu qu’il génère des rafales importantes sur la plupart des provinces maritimes, en Nouvelle-Écosse, à l’Île-du-Prince-Édouard, aux Îles-de-la-Madeleine et au sud-ouest de Terre-Neuve.

« En termes de superficie, c’est assez comparable avec Dorian », a expliqué le météorologue du Centre canadien de prévision des ouragans, Bob Robichaud, lors d’une conférence en ligne mardi. « Les vents maximaux et les quantités de pluie les plus importantes ne sont pas de même envergure », a-t-il toutefois nuancé.

C’est en août 2019 que Dorian, de catégorie 5, avait frappé le nord des Bahamas. Il a aussi été l’ouragan le plus intense à frapper la Nouvelle-Écosse depuis Juan, en 2003. Ses plus forts vents avaient atteint presque 300 km/h dans certains secteurs.

Jusqu’à 1000 km de diamètre

Environnement Canada ne s’en cache pas ; la grosseur de Teddy est « impressionnante ». À midi, mardi, les données actualisées estimaient à près de 1000 kilomètres le diamètre de la tempête. « C’est une très grosse tempête », ajoute Bob Robichaud.

En fin d’après-midi, l’ouragan de catégorie 2 se trouvait à environ 450 km au sud de la Nouvelle-Écosse, mais il avait pris de la vitesse, se déplaçant vers le nord à 45 km/h, avec des vents atteignant 160 km/h.

Selon Bob Robichaud, les vents les plus forts seront situés à l’est de la trajectoire finale de l’ouragan « On parle surtout de l’extrême-est de la Nouvelle-Écosse et de Cap-Breton », illustre-t-il.

Entre 50 et 75 millimètres de pluie étaient attendus, mardi. Ces quantités « pourraient être surpassées » dans certaines régions, jusqu’à 100 millimètres. Le centre et le nord de la Nouvelle-Écosse, ainsi qu’une bonne partie de l’Île-du-Prince-Édouard, devraient être les plus affectés.

Des vagues en augmentation

Mardi, en début de journée, les météorologues observaient déjà des vagues en approche de la côte atlantique. « Ces vagues devraient continuer à augmenter. On verra les maximums, en termes de hauteurs, au courant de la soirée, surtout dans la région d’Halifax », a dit M. Robichaud.

Dans l’est, la force des vagues s’est fait sentir plus tard en soirée et au courant de la nuit, et perdurera voire même jusqu’à midi mercredi. « Il y a encore certainement un risque d’inondation, surtout le long de la côte atlantique de la Nouvelle-Écosse, et possiblement même dans le sud-ouest de Terre-Neuve », ajoute le spécialiste.

Une bonne partie du Canada atlantique a été frappée d’avertissements météorologiques mardi, à l’approche de l’ouragan Teddy. Des avertissements de tempête tropicale étaient en vigueur sur la côte atlantique de la Nouvelle-Écosse, de Digby jusqu’au Cap-Breton. Plusieurs pannes d’électricité sont à prévoir d’ici mercredi. La population est appelée à la vigilance dans le contexte.