(Montréal) Les négociations intensives se poursuivaient encore, vendredi en fin d’après-midi, entre Québec et la fédération qui représente 10 000 responsables de services de garde en milieu familial, dans l’espoir d’éviter la grève générale et illimitée qui doit débuter lundi.

Ces responsables de services de garde en milieu familial ont achevé, vendredi, leur grève tournante qui avait commencé le 1er septembre et qui a touché tour à tour des régions du Québec. Vendredi, elle touchait la Montérégie et les Laurentides. Et une grève générale et illimitée de ces 10 000 responsables de services éducatifs est prévue à compter de lundi matin, s’il n’y a pas eu de dénouement d’ici là.

Les deux parties ont dit vouloir tout faire pour éviter cette grève.

Une quarantaine de rencontres de négociation ont eu lieu entre le ministère de la Famille et la Fédération des intervenantes en petite enfance (FIPEQ) de la CSQ depuis mars 2019. Les discussions étaient toutefois au ralenti depuis la fin de juin, avant de s’intensifier au cours des derniers jours.

La FIPEQ a vu un signe favorable, vendredi, dans le fait que le Conseil du trésor, en plus du ministère de la Famille, assistait à la rencontre de négociation. On s’attendait à ce que les négociations se poursuivent encore au cours des prochaines heures et peut-être même samedi. La fédération a prévu rencontrer la presse, dimanche, pour faire le point.

La rémunération, le principal point en litige

La rémunération est le principal point en litige, mais aussi l’accueil d’enfants ayant des besoins particuliers et une compensation pour le fait de devoir remplir le « dossier de l’enfant » et rencontrer les parents à cet effet.

Les responsables de services de garde en milieu familial ne sont pas rémunérées à l’heure. Elles touchent plutôt une subvention du ministère de la Famille pour dispenser le service depuis leur domicile. Cette subvention est prévue dans une entente de services, qui fait présentement l’objet de la négociation.

Leur deuxième source de revenus est la contribution parentale, soit 8,35 $ par enfant par jour, de laquelle elles touchent 7 $.

Tout est donc une question de calculer le salaire qu’elles finissent réellement par toucher, en tenant compte du nombre d’heures de travail réalisées et des dépenses qu’elles encourent et qu’elles peuvent en partie déduire, au plan fiscal.

La FIPEQ estime que ses membres gagnent 12,42 $ l’heure. Elle revendique 16,75 $ l’heure.

Le ministère estime qu’elles gagnent plus que ça, d’autant plus qu’elles peuvent déduire une partie de l’hypothèque, des frais de chauffage, d’électricité, de téléphone et de formation face à l’impôt.

Québec verse une subvention de 43 000 $ par service de garde familial, à laquelle il faut ajouter les contributions parentales, soit un total de 53 270 $ si le service accueille le maximum permis de six enfants. Le service est ouvert 235 jours par an, a aussi souligné le ministère de la Famille.