(Ottawa) La députée conservatrice Kerry-Lynne Findlay a présenté samedi ses excuses après avoir partagé « sans réfléchir » une vidéo sur la ministre des Finances Chrystia Freeland à partir d’une source complotiste et haineuse.

Mme Findlay, la porte-parole du parti en environnement, a dit s’être aperçue trop tard de la nature de la source.

La députée de Surrey-Sud—White Rock, en Colombie-Britannique, avait partagé une vidéo sur les réseaux sociaux dans laquelle on voit Mme Freeland, alors journaliste au Financial Times, interviewer le milliardaire George Soros.

Mme Findlay a écrit que la proximité entre M. Soros et Mme Freeland « devrait alarmer tous les Canadiens ».

Dans cette vidéo de deux minutes, qui a fait l’objet d’un montage, M. Soros plaide pour que le président américain de l’époque, Barack Obama, parvienne à attirer la Chine dans le « nouvel ordre mondial, un ordre financier mondial ».

M. Soros, qui est juif, sert souvent la cible aux multiples militants antisémites adeptes des théories du complot, aux États-Unis, dans sa Hongrie natale et ailleurs.

Dans un message publié sur Twitter, Mme Findlay se moque de Mme Freeland, disant qu’elle écoutait M. Soros « comme un élève à professeur ».

Elle a supprimé samedi après-midi le message et a présenté des excuses. Elle a affirmé qu’elle n’avait jamais eu l’intention de soutenir ce qu’elle qualifie de « discours haineux ».

« J’ai partagé sans réfléchir le contenu provenant, ce que j’apprends maintenant, d’une source qui promeut des théories haineuses de complot. J’ai supprimé les micromessages et je m’en excuse », a écrit Mme Findlay.

La Ligue anti-diffamation, un groupe de pression américain contre l’antisémitisme, a déclaré en 2018 que M. Soros « est devenu un paratonnerre pour les groupes de droite qui s’opposent à son financement des causes libérales ».

« Dans les cercles d’extrême droite du monde entier, la philanthropie de Soros est souvent transformée en ingrédient pour des théories de conspiration démesurées, affirmait l’organisme. Beaucoup de ces théories du complot emploient des mythes antisémites de longue date, en particulier la notion selon laquelle des Juifs riches et puissants travaillent dans les coulisses pour contrôler les pays et manipuler les évènements mondiaux. »

Le nouveau chef conservateur, Erin O’Toole, n’a pas immédiatement répondu à une demande d’entrevue, samedi.