Au lendemain des explosions successives qui ont secoué la ville de Beyrouth, au Liban, l’administration Plante a offert mercredi son soutien à toute la communauté libanaise de Montréal, choquée et bouleversée par la tragédie qui plonge ce pays déjà aux prises avec une crise socio-économique dans une profonde détresse.

« Nous le voyons évidemment à la télévision, mais sur place, c’est une situation dramatique. Vraiment, nous sommes de tout cœur avec les personnes qui vivent une situation très difficile en ce moment à Beyrouth », a indiqué la responsable de l’expérience citoyenne, Émilie Thuillier, lors d’une séance du comité exécutif.

La métropole compte en effet une « grande communauté libanaise ». Selon des données du gouvernement du Québec, plus de 80 % des membres de la communauté au Québec se concentrent dans la région de Montréal, dont une grande majorité sur l’île, notamment dans Saint-Laurent, Ahuntsic-Cartierville et Pierrefonds-Roxboro.

À toute la diaspora libanaise dans le monde, mais particulièrement à Montréal, sachez que nous sommes de tout cœur avec vous. On partage avec grande tristesse ce qui se passe à Beyrouth et, plus largement, au Liban.

Émilie Thuillier, membre du comité exécutif de la Ville

« Nous vous souhaitons bon courage », a enfin déclaré Mme Thuillier. Le vice-président du comité exécutif, Sylvain Ouellet, s’est quant à lui désolé que « cette crise s’ajoute à d’autres crises malheureusement au Liban », en faisant notamment référence à la crise économique dans laquelle est durement plongée le pays.

Tôt mercredi, la Ville de Montréal et le gouvernement du Québec ont mis leurs drapeaux en berne en cette journée de deuil national au Liban. Un fonds de secours mis sur pied pour soutenir la crise humanitaire dans le pays avait déjà recueilli 115 000 $, mercredi après-midi.

Des images « terrifiantes »

Hier, la mairesse de Montréal Valérie Plante s’était dite choquée par l’explosion sur Twitter, affirmant notamment que les images en direct de Beyrouth étaient « terrifiantes ». « Toutes mes pensées accompagnent celles et ceux qui sont touchés de près ou loin par cette terrible explosion », a-t-elle dit.

Mme Plante a aussi offert ses condoléances à la famille et aux proches de Nizar Najarian. Cet homme d’affaires, qui a vécu plusieurs années à Montréal et dont la femme et les enfants résident toujours dans la métropole, est l’une des victimes de l’explosion. Il était récemment retourné au Liban pour faire de la politique. « La métropole est solidaire avec vous et partage votre douleur », a dit la mairesse.

Libanais d’origine, le conseiller municipal élu d’Ensemble Montréal, Aref Salem, était un ami personnel de M. Najarian. « Il était un homme extrêmement dévoué, qui croyait en certaines valeurs et qui croyait au changement. Il avait accepté un travail dans un pays insécure, loin de sa famille, parce que c’était un homme qui avait des valeurs, mais il a fini par donner sa vie pour ces valeurs », a-t-il témoigné hier en entrevue avec La Presse canadienne.

Au moins 100 victimes

Les autorités du Liban ont rapporté mercredi au moins 100 victimes de l’explosion, mais aussi des milliers de blessés et des centaines de milliers de sans-abri. Au lendemain de la tragédie, des habitants de Beyrouth cherchaient toujours des disparus et des affaires personnelles au milieu d’immeubles éventrés.

Réuni d’urgence, le Conseil supérieur de la Défense a déclaré mardi que les déflagrations étaient dues à l’explosion de 2750 tonnes de nitrate d’ammonium dans le port. L’ammonium entre dans la composition de certains engrais, mais aussi d’explosifs.

Plus tôt dans la journée, le directeur de la Sûreté générale du Liban, Abbas Ibrahim, avait indiqué que les explosions étaient peut-être dues à des « matières explosives confisquées depuis des années ».

La puissance des dégradations a été enregistrée par les capteurs de l’Institut américain de géophysique (USGS) comme un séisme de magnitude 3,3. Leur souffle a été ressenti jusque sur l’île de Chypre, à plus de 200 km du port de Beyrouth.