Les téléphones intelligents auraient contribué à donner plus de pouvoir aux femmes un peu partout dans le monde, particulièrement dans les pays en développement, rapporte une étude à laquelle a participé un chercheur de l’Université McGill à Montréal.

Parmi les effets associés à l’accès à la téléphonie mobile pour les femmes, les chercheurs ont recensé une utilisation accrue de la contraception, une inégalité entre les sexes moindre et un taux de mortalité maternelle et infantile plus faible.

Ce serait le cas notamment parce que ces téléphones donnent aux femmes accès à de l’information qu’elles n’auraient pas autrement, notamment sur leur santé sexuelle et reproductrice.

Outre Luca Maria Pesando, professeur au département de sociologie et au Centre sur la dynamique des populations de l’Université McGill, des chercheurs de l’Université d’Oxford et de l’Université Bocconi en Italie ont participé à l’étude.

Publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of the Sciences, l’étude s’appuie sur divers groupes de données recueillies dans 209 pays entre 1993 et 2017.

Elle établit une corrélation entre l’accès à la téléphonie mobile et de nombreux indicateurs de développement social mondial tels que la santé, l’égalité entre les sexes et la diminution de la pauvreté.

C’est dans les pays en développement et les pays les moins avancés que le lien entre l’accès à des téléphones cellulaires et l’autonomisation des femmes est le plus fort, est-il rapporté dans l’étude.

Afin de mieux comprendre de quelle façon les téléphones intelligents contribuent à l’autonomisation des femmes, les auteurs ont également effectué une analyse plus ciblée en se penchant sur la situation de femmes d’Afrique subsaharienne entre 2015 et 2017, là où l’utilisation des téléphones cellulaires augmente.

D’après les résultats, toutes choses égales par ailleurs, les femmes qui possèdent un téléphone cellulaire ont, par rapport à celles qui n’en ont pas, 1 % plus de chances de participer aux décisions en matière de contraception, 2 % plus de chances d’utiliser des moyens de contraception modernes, et 3 % plus de chances de savoir à qui s’adresser pour avoir un test de dépistage du VIH.

Les auteurs reconnaissent que leur capacité à faire un lien de cause à effet est « limitée », mais ils ajoutent qu’ils voient les conclusions de leur étude comme un élément aidant à comprendre la relation entre l’adoption de la technologie et le développement durable, et que d’autres recherches sont nécessaires pour bien la cerner.