(St. John’s) Le plus haut tribunal de Terre-Neuve-et-Labrador a tranché que la Corporation épiscopale catholique romaine du diocèse de St. John’s a une certaine responsabilité financière face aux victimes d’abus sexuels commis à l’orphelinat Mount Cashel dans les années 1950.

L’Archidiocèse de St. John’s de Terre-Neuve doit maintenant verser deux millions de dollars aux quatre principaux plaignants, a affirmé leur avocat Geoff Budden, mercredi.

La décision du 28 juillet de la Cour d’appel infirme donc le jugement de 2018 de la Cour suprême de Terre-Neuve-et-Labrador et rend l’archidiocèse imputable pour la conduite de cinq frères religieux à l’orphelinat Mount Cashel.

Durant le procès, les quatre plaignants, qui sont aujourd’hui septuagénaires et octogénaires, ont décrit les abus violents qu’ils ont subis durant leur enfance au pensionnat.

Dans sa décision, la Cour d’appel de Terre-Neuve-et-Labrador a déterminé que la congrégation des frères chrétiens Christian Brothers travaillait pour l’archidiocèse, ce qui rend ce dernier imputable de leurs agissements face aux plaignants qui étaient alors des enfants très vulnérables parce qu’ils étaient isolés de la communauté, sans possibilité d’aller habiter ailleurs ou de se plaindre.

Dans un communiqué émis mercredi, l’archidiocèse affirme qu’il va prendre le temps d’analyser le jugement de 136 pages avec ses conseillers juridiques avant de commenter. Il maintient toutefois sa position à l’effet que cette école n’était pas sous sa responsabilité.

« Bien que l’Archidiocèse de Saint-Jean n’a jamais été responsable des opérations de l’orphelinat ou de l’école Mount Cashel, nous éprouvons une grande sympathie pour ceux qui ont souffert dans le passé et qui continuent de souffrir », indique le communiqué.

Le scandale de l’orphelinat Mount Cashel a éclaté dans les années 1980 après les révélations d’une enquête publique. Plusieurs membres du clergé avaient alors été accusés et condamnés. L’orphelinat Mount Cashel a été fermé en 1990 et démoli deux ans plus tard.