Les premières étapes pour la déconstruction du pont Champlain ont commencé cette semaine. Les travaux d’une durée de trois ans et demi gagneront en intensité au cours du mois d’août, ce qui pourrait occasionner du bruit pour les résidants de L’Île-des-Sœurs, notamment.

La déconstruction du pont Champlain a commencé à L’Île-des-Sœurs en début de semaine avec des travaux qui demeurent mineurs : arpentage, protection des éléments à conserver, etc.

La semaine prochaine, certains éléments du pont seront retirés, mais les plus gros travaux à L’Île-des-Sœurs auront lieu entre le 17 et le 29 août. La société Les Ponts Jacques Cartier et Champlain Incorporée (PJCCI) et le consortium Nouvel Horizon Saint-Laurent avisent le public qu’il y aura du bruit, des émissions de poussière et des entraves locales et ponctuelles.

La décision a été prise de ne pas démolir comme tel le pont, afin de minimiser l’impact sur l’environnement, entre autres. « La déconstruction se fait plus délicatement, puisque notre objectif n’est pas de faire exploser le pont Champlain et d’avoir 300 000 tonnes de débris au fond du fleuve Saint-Laurent. Même si ce serait moins long, ça ferait pas mal plus de dommages ! », explique la directrice des communications de PJCCI, Nathalie Lessard.

En plus d’être « très soucieux » de la faune et de la flore du fleuve, les coordonnateurs du projet veulent minimiser ce qui sera envoyé à l’enfouissement. Des matériaux seront recyclés et serviront à des projets notamment artistiques et récréotouristiques.

Mais surtout, « dans nos rêves les plus fous, une grande portion serait réutilisée telle quelle dans d’autres projets d’infrastructures », avance Mme Lessard. Des discussions avec plusieurs villes et organisations sont en cours pour voir tout ce qui pourrait être réutilisé. Par exemple, des treillis modulaires qui ont servi à renforcer le pont pourraient être utilisés pour construire des passerelles piétonnes.

Projets de compensation

Par ailleurs, puisque la déconstruction du pont Champlain aura une incidence sur l’habitat du poisson et sur des milieux humides pendant les travaux, trois projets de compensation sont prévus. Le premier est l’aménagement d’une terre agricole en plaine inondable, qui permettra notamment de créer de nouveaux habitats pour les poissons et de protéger la biodiversité.

La durée totale des travaux était évaluée à trois ans, mais la COVID-19 amène son lot de difficultés. « Prévu initialement à 36 mois, on a décidé de prolonger l’échéancier à 43 mois, puisqu’il y a des ralentissements sur les chantiers en raison des mesures de santé et de sécurité liées à la pandémie », précise Mme Lessard.

D’ailleurs « des frais liés à la pandémie » seront ajoutés à la facture d’environ 225 millions de dollars prévue pour la déconstruction du pont Champlain. Les sommes seront communiquées ultérieurement.