(Montréal) Des motards ont manifesté samedi dans les rues de Montréal pour dénoncer le racisme et rappeler que cette discrimination est bien présente au pays.

Lors d’un passage aux abords de l’autoroute Décarie, plusieurs motocyclettes affichaient le slogan Black Lives Matter — qui se traduit par « les vies noires comptent » — et d’autres messages d’appui aux minorités visibles.

Le but était de démontrer que ces groupes ont des alliés parmi la communauté des motards, a expliqué l’organisateur, Tony Alfonso, en entrevue avec La Presse canadienne.

Selon eux, les Canadiens doivent d’abord reconnaître qu’il existe du racisme systémique au pays.

Ils déplorent notamment que le premier ministre François Legault en nie l’existence. « C’est un problème majeur » qui ne fait qu’aggraver la situation, aux dires de M. Alfonso.

Un rapport révélait en octobre que les Autochtones, les Noirs et les jeunes Arabes avaient entre quatre et cinq fois plus de risques d’être interpellés par les policiers de Montréal que les Blancs, a-t-il cité.

Racisme chez les motards

Selon M. Alfonso, le racisme est bien présent chez les motards.

« C’est historiquement une communauté raciste et ça continue généralement de l’être, a-t-il tranché. C’est une communauté très blanche. Vous n’avez qu’à regarder les publicités et le marketing. »

Les clubs interdisaient aux membres des minorités visibles de joindre leurs rangs et jamais un noir n’a participé à un Grand Prix moto, a-t-il noté.

Les motards sont depuis longtemps les opprimés et les parias de la société, a constaté M. Alfonso, qui croit que son groupe ne peut pas rester les bras croisés alors que les membres des minorités visibles sont traités de la même façon.