(Montréal) Les 10 000 responsables de services de garde en milieu familial syndiquées à la CSQ entreprendront une grève tournante, puis une grève générale dans l’ensemble du Québec en septembre.

Plus précisément, la grève tournante touchera l’ensemble des régions du 1er au 18 septembre.

Puis une grève générale illimitée sera déclenchée à compter du 21 septembre, a fait savoir jeudi la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ), affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

Elles ont également voté sur les offres du ministère de la Famille et elles les ont rejetées dans une proportion de 82 %. C’est d’ailleurs ce que leur recommandait de faire leur fédération.

La FIPEQ disposait déjà d’un mandat de grève, qui avait été approuvé à 97,5 %, depuis le 8 mars dernier.

Par ailleurs, les 3000 autres responsables de services de garde en milieu familial, qui sont syndiquées à la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN, ont tenu une journée de grève jeudi.

Les négociations entre le ministère de la Famille et ces deux organisations syndicales qui représentent des responsables de services de garde en milieu familial durent depuis plusieurs mois déjà. Les conventions collectives sont échues depuis le 31 mars 2019.

Le litige porte particulièrement sur la rémunération. Ces travailleuses ne sont pas rémunérées à l’heure ; elles touchent une subvention du ministère pour compenser pour les dépenses qu’elles doivent encourir pour offrir le service de garde à leur domicile.

Elles calculent ensuite leurs heures de travail. Et, sur cette base, elles soutiennent gagner 12,42 $ l’heure et que le ministère leur offre l’équivalent de 12,83 $ l’heure pour l’exercice 2019-2020.

La FIPEQ revendique l’équivalent de 16,75 $ l’heure, ainsi qu’un comité d’évaluation du titre d’emploi de responsable de service éducatif.

« Nos membres étaient très partagées sur la question du meilleur moment pour déclencher la grève, en raison du contexte d’urgence sanitaire », a rapporté la présidente de la FIPEQ, Valérie Grenon.

Elle a déjà balayé du revers de la main les dernières offres ministérielles, en les qualifiant d’inacceptables. « C’est rire de nous autres. »

Réaction du ministre

Invité à commenter, le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, a réitéré qu’il ne voulait pas négocier sur la place publique.

« Les responsables de services de garde souhaitent se faire entendre au-delà de la table de négociation et c’est leur droit de le faire », a-t-il fait savoir.

Pour ce qui est des grèves annoncées, « nous déplorons que ce soit les parents et nos tout-petits qui fassent les frais de ces moyens de pression », a-t-il souligné.

« Tout le monde a à cœur l’avenir de nos tout-petits et nous avons bon espoir que les choses bougent dans la bonne direction au cours des prochains jours. Nous souhaitons que les syndicats concernés se rassoient à la table de négociation, afin de conclure une entente acceptable pour toutes les parties », a ajouté le ministre de la Famille.