(Montréal) Le conflit à la SEPAQ pourrait bien ressusciter, alors qu’on commence le déconfinement dans le cadre de la crise du coronavirus.

Les quelque 2200 syndiqués de la Société des établissements de plein air sont, depuis plus d’un an, dans une négociation laborieuse avec l’employeur pour le renouvellement de la convention collective. Celle-ci est échue depuis janvier 2019.

Des journées de grève avaient d’ailleurs été tenues, l’été et l’automne derniers, dans plusieurs établissements et sites de la SEPAQ.

Une entente de principe était intervenue entre le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) et la direction de la SEPAQ, mais les syndiqués l’avaient rejetée, en septembre dernier.

Depuis, les négociations avaient repris, mais sans porter fruit. Puis elles avaient été interrompues par la COVID-19 en mars.

Le SFPQ va donc sonder les délégués syndicaux concernés, la semaine prochaine, pour décider de la voie à suivre.

« Ce n’est pas sûr qu’ils vont débrayer. Tout est sur la table », a indiqué en entrevue vendredi Christian Daigle, président général du SFPQ. « Il faut revalider ça avec eux. »

Mais il admet que si des journées de grève devaient être tenues, elles cibleraient vraisemblablement des moments cruciaux, comme les congés de la fête nationale, de la fête du Canada ou des vacances de la construction.

Si les délégués devaient opter pour des journées de débrayage, le syndicat devra en aviser l’employeur sept jours francs à l’avance.

À l’heure actuelle, les syndiqués ont recours à des moyens dits « de visibilité » comme le port de macarons et de chandails pour illustrer leurs revendications, a précisé M. Daigle.

« On souhaite que le gouvernement mette l’épaule à la roue. Il a allongé de l’argent pour aider le secteur privé. On espère que la SEPAQ fera partie de ses priorités », a lancé M. Daigle.

L’employeur discret

Du côté de la direction de la SEPAQ, on s’est montré discret dans les commentaires. Il faut dire qu’en décembre dernier, la direction avait été critiquée dans un jugement du Tribunal administratif du travail, à la suite de communications qu’elle avait écrites par intranet.

L’employeur y avait dénoncé le fait que le syndicat annonce « des avis de grève avant même la reprise des négociations ». Il avait aussi critiqué les « demandes irréalistes et déraisonnables » du syndicat.

À la suite d’une plainte du syndicat, le tribunal administratif avait ordonné à l’employeur de « s’abstenir de s’adresser directement ou indirectement aux employés couverts par les unités de négociation du SFPQ concernant les négociations en cours pour le renouvellement de la convention collective ». Il l’avait même condamné à payer 10 000 $ au syndicat.

Jointe par courriel, la direction a donc fait savoir, vendredi, qu’elle « s’est conformée à cette décision du tribunal et continuera à le faire ».