(Montréal) Les 10 000 responsables de services de garde en milieu familial qui sont syndiquées auprès de la CSQ se sont prononcées dimanche en faveur d’une grève générale illimitée partout à travers la province.

La Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ), affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), rapporte que ses membres ont appuyé dans une proportion de 97,5 % le déclenchement de cette vaste grève à compter du 1er avril.

Quelque 60 000 familles seraient touchées par ses moyens de pression, qui comprennent déjà des ouvertures tardives des services de garde les vendredis.

Et les parents ont raison de déplorer qu’ils font les frais des négociations pour le renouvellement de leur convention collective, reconnaît la présidente de la FIPEQ-CSQ, Valérie Grenon.

« Pour tous les parents qui se sentent pris en otage, on est sincèrement désolées. S’ils ont à être fâchés, celui qui les prend en otage, c’est le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe », a-t-elle lancé en entrevue téléphonique avec La Presse canadienne.

Le cabinet du ministre Lacombe a pris acte des résultats du vote en se désolant du « casse-tête supplémentaire » pour les parents.

« Toutefois, nous ne négocierons pas sur la place publique », a-t-on écrit.

La rémunération constitue le principal point en litige dans les discussions entre la FIPEQ et le ministère de la Famille.

Les responsables de services éducatifs ne sont pas rémunérées à l’heure ; elles touchent plutôt une subvention du ministère pour dispenser le service à leur domicile. Elles ont fait estimer leur rémunération à partir du montant de la subvention et leurs heures de travail et autres dépenses.

La FIPEQ en conclut qu’elles touchent 12,42 $ l’heure et revendique l’équivalent d’un salaire horaire de 16,75 $ — ce qui correspond au premier échelon pour une éducatrice non qualifiée en centre de la petite enfance (CPE).

Selon ses calculs, la plus récente offre gouvernementale revenait plutôt à 12,48 $/h.

Quant au ministère, il ne diffuse pas ses propres chiffres.

Le syndicat assure qu’il veut en venir à une entente d’ici la fin du mois pour éviter le débrayage.

« S’il faut être en négociation tous les jours, le soir, la fin de semaine, on va l’être », soutient Valérie Grenon, en précisant qu’un blitz de négociations est prévu les 27, 28 et 29 mars.

Les travailleuses étaient réunies en assemblée générale dans une quinzaine de points de rencontre à travers le Québec, en cette Journée internationale des droits des femmes. La FIPEQ tenait à marquer le coup, tandis que 99 % de ses membres sont des femmes.