Le projet de gazoduc Coastal GasLink, dans le nord-ouest de la Colombie-Britannique, continue de susciter la grogne de manifestants écologistes et autochtones autant dans l’ouest que l’est du pays, notamment à Vancouver, Montréal, Victoria, Ottawa, et même St. John’s, à Terre-Neuve.

Près de 60 personnes ont été arrêtées lundi à Vancouver et à Delta, ville située à proximité du projet de pipeline, après que la police eut exécuté une injonction contre des manifestants bloquant des ports achalandés dans les deux villes.

À Montréal, ils étaient environ 200 à se rassembler à l’extérieur des nouveaux bureaux du premier ministre Justin Trudeau, dans sa circonscription de Papineau, sous l’œil aguerri des agents du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM)

Le service de VIA Rail entre Montréal et Toronto ainsi qu’entre Ottawa et Toronto était encore interrompu dans les deux directions, lundi, en raison de manifestants qui bloquent depuis quelques jours la voie ferrée à Belleville, en Ontario. La circulation des trains de banlieue de la ligne exo 4, entre Candiac et le centre-ville de Montréal, a également été paralysée lundi matin par la présence de manifestants aux abords de la voie ferrée.

Solidarité

Au cœur du mouvement se trouve la communauté Wet’suwet’en, dont le territoire est inscrit dans le tracé du projet de gazoduc. Les manifestants à travers le pays revendiquent non seulement l’annulation du projet, mais désirent démontrer leur solidarité avec les peuples autochtones.

Des Mohawks de Kahnawake ont pris part à ces actions de perturbation en bloquant la voie ferrée qui traverse leur territoire.

« Le temps est venu pour les “autorités” d’arrêter de nier l’histoire [...] et d’ignorer nos droits, a déclaré dans un communiqué le Conseil mohawk de Kahnawake. Nous sommes las du paternalisme sans fin auquel se souscrivent tant de personnes au sein du gouvernement. »

« Notre territoire »

Jen Wickham, porte-parole de l’un des cinq clans qui composent la nation Wet’suwet’en, a affirmé que ses membres dirigés par des chefs héréditaires défendaient leur territoire contre la construction du gazoduc Coastal GasLink.

Nous sommes les propriétaires légitimes de notre territoire et nous continuerons à affirmer notre souveraineté. Ce n’est pas une question de protester. Il s’agit de leur domicile.

Jen Wickham, porte-parole de l’un des cinq clans qui composent la nation Wet’suwet’en

Greta Thunberg a donné son appui aux manifestants dans une publication sur Twitter samedi dernier. « Droits autochtones = Justice climatique », a-t-elle écrit, en accompagnant son message des mots-clics #WetsuwetenStrong #KeepItInTheGround.

Les opposants au gazoduc estiment que ces manifestations pancanadiennes suscitent une prise de conscience croissante des droits des peuples autochtones qui entraînera des changements à long terme.

Le premier ministre de la Colombie-Britannique, John Horgan, affirme que le gazoduc, qui fait partie du vaste projet de terminal d’exportation de gaz naturel liquéfié de 40 milliards de GNL Canada, est d’une importance économique et sociale vitale pour le nord de la province. Il a souligné que le projet avait déjà été approuvé par 20 conseils élus des Premières Nations le long du tracé du gazoduc, en rappelant que les tribunaux avaient statué que le pipeline pouvait aller de l’avant.

— Avec La Presse canadienne