Des usagers des transports collectifs de Saint-Constant et de Terrebonne pourront bénéficier d’un service de taxi collectif gratuit, à la demande, pour se rendre à leur gare respective dès le printemps prochain sur le réseau exo, en banlieue de la métropole.

Ce service de « micro-transit » sera offert à un nombre limité de personnes qui habitent des secteurs résidentiels situés près d’une gare importante et qu’il est difficile, ou peu rentable, de desservir efficacement par une ligne de bus.

Exo a lancé en décembre un appel d’offres public afin de sélectionner une entreprise possédant un permis de transport de personnes qui devra mettre à la disponibilité des clients du réseau trois voitures de taxi à toutes les périodes de pointe, en semaine, de 6 h à 9 h et de 15 h à 19 h.

À Saint-Constant, sur la Rive-Sud, le transport à la demande sera offert en périodes de pointe du matin et du soir aux résidants du secteur situé à l’est de la route 209 entre l’autoroute 30 et les voies ferrées du Canadien Pacifique, à proximité de la gare de train de banlieue Saint-Constant.

ILLUSTRATION FOURNIE PAR EXO

Périmètre du service offert à Saint-Constant

À Terrebonne, en banlieue nord, ce service de taxi collectif sera offert aux mêmes heures dans un secteur d’environ 1,5 km2 situé au sud du boulevard des Seigneurs entre la route 344 et la rue Lavallée, près du terminus d’autobus de Terrebonne.

ILLUSTRATION FOURNIE PAR EXO

Périmètre du service offert à Terrebonne

Au total, les dirigeants d’exo espèrent réaliser 20 000 déplacements, sur une année, entre le domicile des usagers et ces deux points d’accès importants au réseau métropolitain de transports collectifs.

En entrevue avec La Presse, le directeur général d’exo, Sylvain Yelle, affirme que de tous les modes de transport dits émergents, comme le vélo électrique, l’autopartage ou la trottinette électrique, « c’est le transport à la demande dynamique qui semble le plus porteur » pour desservir efficacement des secteurs de la banlieue où la densité de population ne justifie pas l’implantation d’un service de bus local rapide et fréquent.

Selon M. Yelle, un service de transport à la demande pourrait permettre à exo d’éviter les coûts de construction de nouveaux stationnements, qui représentent pas moins de 10 000 $ en frais d’aménagement seulement, pour chaque nouvelle place créée, sans compter l’éclairage, la surveillance, l’entretien et les coûts annuels de déneigement. De plus, la disponibilité d’un tel mode de transport pourrait permettre à des familles de ne pas investir dans l’achat d’une deuxième ou d’une troisième voiture, en facilitant leur accès aux transports collectifs.

Faciliter l’accès

« On a choisi Saint-Constant, sur la Rive-Sud, parce que le stationnement incitatif de cette gare-là [qui compte 350 places] est complètement saturé, alors qu’il y a encore plein de gens qui veulent accéder au service de train de banlieue, a expliqué jeudi le directeur général d’exo. Pour un grand nombre d’entre eux, le service de bus local est trop lent. Si vous montez dans le bus en début de trajet, ça peut prendre jusqu’à 25 minutes pour arriver à la gare, alors qu’on habite à seulement un ou deux kilomètres.

Au lieu de cela, à l’aide d’une application, vous pourrez commander une voiture en quelques secondes, que vous partagerez avec quelques autres personnes allant au même endroit. En 10 minutes, on vous débarque directement sur le quai.

Sylvain Yelle

En banlieue nord, c’est vers le terminus de Terrebonne qu’on a choisi de diriger les usagers de ce nouveau service. Cette gare de bus offre notamment des services express efficaces en période de pointe vers la station Montmorency, à Laval, sur la ligne orange du métro.

Le service sera mis en place en mai ou juin 2020, affirme M. Yelle, et le projet pilote durera un an. En étirant l’expérience sur une année complète, on pourra tester la formule dans des périodes de perturbation particulières, comme la rentrée scolaire ou la saison hivernale.

Des sondages réalisés en continu par exo auprès de la clientèle permettront de déterminer si les utilisateurs de ces taxis à la demande sont déjà des usagers réguliers des transports collectifs, des usagers qui laissent leur automobile au stationnement incitatif, ou de nouveaux usagers des transports collectifs, qui n’auraient pas changé de mode de transport en l’absence d’un tel service.

Mieux répondre aux besoins

Il s’agit d’une première expérience de transport à la demande dynamique pour le réseau exo. De tels services sont toutefois offerts ailleurs dans la région métropolitaine, notamment à Longueuil et à Laval. Le Réseau de transport de Longueuil (RTL) a été le premier transporteur public, dès novembre 2018, à offrir un tel service de taxi collectif gratuit aux résidants d’un secteur particulier de Saint-Bruno-de-Montarville situé au sud de la route 116.

Selon les données du RTL, le service est actuellement utilisé par une moyenne d’environ 600 personnes par mois.

« Pour mieux desservir les banlieues, dit M. Yelle, il faut qu’on mette en œuvre des solutions innovantes qui répondent aux attentes du public et des usagers. Ce n’est pas une panacée qu’on va mettre en place, mais le temps est venu d’offrir aux résidants de la banlieue nord ou de la Rive-Sud des services adaptés à leurs besoins et à la réalité de leurs territoires. »