La FTQ n’est pas encore rendue aux plans de mobilisation et de moyens de pression dans le secteur public, mais ça ne saurait tarder, tant les travailleurs dans les établissements de santé et les écoles sont épuisés et excédés par les effets du manque de personnel et de la surcharge de travail.

« On n’en est pas encore là, mais je vous avoue que ça va venir, parce qu’on va avoir de la pression de la part de nos membres, de toute façon. Ce qui a été proposé n’est pas acceptable : 7 % sur cinq ans, il y a quelque chose de méprisant. Donc, on aura à se mobiliser », a prévenu mardi le président de la FTQ, Daniel Boyer, au cours d’une conférence de presse de la rentrée après les Fêtes.

Les offres du gouvernement du Québec au demi-million d’employés de l’État ont été présentées à la mi-décembre, soit 7 % sur cinq ans, dans un contexte de surplus budgétaire. Le gouvernement Legault a dit être prêt à se montrer plus généreux envers les préposés aux bénéficiaires et les enseignants — pour lesquels il y a rareté de main-d’œuvre — mais les syndicats concernés attendent de voir comment cela se concrétisera.

La FTQ commencera ses négociations proprement dites avec Québec au cours des prochains jours et évaluera alors le degré d’ouverture des négociateurs gouvernementaux. Mais M. Boyer s’attend déjà à devoir exercer des moyens de pression pour accroître la pression sur le gouvernement Legault.

La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec représente entre autres des milliers de préposés aux bénéficiaires, tant dans le privé que dans le public. Dans le secteur public, ceux-ci touchent 20,55 $ au premier échelon et 22,35 $ au cinquième et dernier échelon. Mais Québec peine à attirer des candidats pour pratiquer ce métier, même en offrant des bourses de 7500 $ aux candidats.

Le salaire moyen des syndiqués de la FTQ dans le secteur public est de 36 000 $.

« Ça prend des bras »

M. Boyer a encore une fois imploré le gouvernement de donner de meilleures conditions aux employés des services publics, non seulement en salaire, mais en termes de conditions d’exercice. Les heures supplémentaires obligatoires, qui ont longtemps été l’apanage des infirmières, touchent également les préposés aux bénéficiaires et d’autres titres d’emploi dans les établissements de santé.

« Ça prend des bras » pour que la charge de travail diminue, s’est exclamé le président de la FTQ.

Sans des améliorations notables dans les conditions d’exercice, « les gens vont aller se faire voir ailleurs », là où les exigences de l’emploi sont moindres, où la charge de travail est moins lourde, où les heures supplémentaires ne sont pas obligatoires et où les horaires sont plus stables, prévient M. Boyer.