Après avoir reçu des offres gouvernementales qui ont « allumé des feux » plutôt que de les éteindre, dans le secteur public, la CSQ commencera bientôt à mobiliser ses membres en vue de la négociation des conventions collectives qui s’amorce pour le demi-million d’employés de l’État.

En fait, la plupart des plans de mobilisation des différentes fédérations de la Centrale des syndicats du Québec sont déjà prêts, a indiqué lundi Sonia Éthier, présidente de la centrale syndicale, au cours de sa conférence de presse de rentrée après les Fêtes.

« Chaque fédération a son plan de mobilisation. Le thème, c’est “il faut que ça change maintenant”. C’est fait, c’est prêt. Les moyens de pression ? Pas immédiatement, parce que je pense qu’il faut d’abord laisser la chance aux tables sectorielles et à la table centrale de négocier de bonne foi » et expliquer les demandes de la CSQ au gouvernement, a-t-elle expliqué.

La CSQ attend notamment de voir comment se concrétisera l’engagement du gouvernement Legault d’en faire plus pour les enseignants du primaire et du secondaire, comme pour les préposés aux bénéficiaires.

Les offres globales aux employés de l’État sont de 7 % d’augmentation sur cinq ans.

Statistique Canada a confirmé, à la fin de l’année, que les enseignants québécois étaient encore les moins bien payés au pays. Qui plus est, beaucoup de jeunes enseignants quittent la profession dans les cinq premières années et bien des commissions scolaires éprouvent des difficultés de recrutement.

« Le président du Conseil du trésor, il doit réaliser qu’une de ses responsabilités à l’endroit des employés de l’État, c’est d’éteindre des feux, et non pas de les allumer, donc d’être proactif en matière d’attraction et de rétention du personnel. En plus, on est dans un contexte de surplus budgétaire et de pénurie de main-d’œuvre. Alors, on s’attendait à un rattrapage salarial. Mais là, ce que le gouvernement Legault nous offre, c’est de l’appauvrissement », a tonné Mme Éthier.

Elle reproche au gouvernement d’avoir « mis le feu aux poudres » dans les écoles, les collèges et les établissements de santé avec ses offres, qu’elle qualifie de « méprisantes ».

La CSQ rencontrera les négociateurs gouvernementaux vendredi prochain.

Garde familiale

Par ailleurs, les responsables de service éducatif en milieu familial rattachées à la CSQ seront consultées jusqu’au 15 janvier sur un moyen de pression, dans le but d’accroître la pression dans le cadre de la négociation de leur convention collective.

Le plan proposé est d’ouvrir les portes 15 minutes plus tard le matin, et seulement le vendredi, pour la première semaine. Pour la deuxième semaine, le service ouvrirait 30 minutes plus tard.

Les 10 000 membres de la CSQ dans ces services en milieu familial sont présentement consultées au sujet de ce plan.

La CSQ représente 200 000 membres, dont 125 000 dans le milieu de l’éducation. En plus des enseignants, elle représente également les professionnels de l’éducation — orthophonistes, psychologues et autres — et le personnel de soutien scolaire.