Dans une série de décisions rendues à la fin d’octobre, le Conseil de presse du Québec a rejeté trois plaintes à l’endroit de La Presse et absout le quotidien de deux griefs. Le Conseil a également retenu une plainte pour laquelle il a émis un blâme à l’endroit de La Presse en lien avec un texte d’agence qui avait été produit par La Presse Canadienne.

Le Conseil de presse a retenu une plainte au sujet d’un article intitulé « Vitamine C : une pétition atteint 120 000 signatures », qui a été produit par La Presse Canadienne et son journaliste Patrice Bergeron, et publié le 19 mars 2019 sur lapresse.ca.

La plaignante, Hélène Choquette, a fait valoir que la phrase « Une pétition controversée sur la vitamine C comme traitement contre le cancer a recueilli tout près de 120 000 signatures à l’Assemblée nationale » comportait une information inexacte, puisque la pétition ne réclamait pas « que les traitements de vitamine C à haute dose deviennent un traitement contre le cancer, mais bien un traitement complémentaire pouvant atténuer les douleurs secondaires induites par les traitements de chimiothérapie ».

Après lecture de la pétition, le Conseil a retenu le grief d’information inexacte et blâmé le journaliste Patrice Bergeron et La Presse Canadienne pour avoir produit une dépêche comportant une inexactitude. « La Presse, qui a publié la dépêche, est également blâmée puisque les médias sont responsables de ce qu’ils publient », indique le Conseil dans sa décision.

Une autre plainte concernant un article produit par La Presse Canadienne et publié sur lapresse.ca, a toutefois été rejetée. Le plaignant, Jérôme Guay, reprochait au texte intitulé « Pétition sur la vitamine C : un député caquiste prend ses distances », diffusé le 5 mars 2019, de présenter un titre sensationnaliste et des informations inexactes, deux griefs rejetés par le Conseil de presse.

Motifs de plainte rejetés contre La Presse

L’organisme a aussi rejeté cinq motifs de plainte à l’endroit du chroniqueur Francis Vailles et de La Presse pour le texte intitulé « Pourquoi l’image des profs doit être laïque », diffusé le 10 mai 2019 sur lapresse.ca.

Les griefs d’information inexacte, de manque de rigueur de raisonnement, de manque de fiabilité des informations transmises par les sources, de manque d’identification des sources et de discrimination ont été rejetés. Quant aux griefs de manque d’équilibre et partialité, ils n’ont pas été traités « puisque les journalistes d’opinion sont exemptés de l’équilibre et de l’impartialité », a indiqué le Conseil en citant le Guide de déontologie journalistique du Conseil de presse du Québec. Les plaintes avaient été déposées par Maxime Vinet-Béland, François Zeitouni, Maria Abdelali, Geneviève Bédard et 11 plaignants en appui.

Une plainte pour information inexacte portée contre le journaliste Vincent Larouche et La Presse a également été rejetée. Ghislaine Gendron avait reproché à l’article « Comment “Erratic” s’y est prise pour pirater Capital One », publié le 31 juillet 2019, d’avoir présenté Paige A. Thompson comme une « femme ». Le Conseil a notamment estimé qu’il n’était pas nécessaire, pour la compréhension du crime dont la pirate informatique était accusée, de préciser qu’elle était une femme trans.

Le Conseil a par ailleurs retenu deux griefs d’inexactitude, mais a toutefois absous La Presse. Le premier concerne le titre « Altercation filmée : l’homme qui s’en est pris à une femme musulmane identifié », qui avait fait l’objet d’une plainte de François Couillard contre La Presse le 9 août 2019. Le second découle d’une plainte portée par Alain Bonnier contre le chroniqueur Patrick Lagacé et La Presse le 31 juillet 2019, au sujet d’un texte intitulé « À la défense de Dominic Champagne ». Dans le premier cas, le média a été absous, « car la correction a été faite avec diligence », indique le Conseil. Dans le second cas, les mis en cause ont été absous parce qu’ils ont « corrigé l’erreur dans un délai jugé rapide en raison de la période estivale et que l’inexactitude n’affecte pas la compréhension du sujet ».

Les deux autres griefs découlant de la plainte de M. Bonnier, aux motifs de rectificatif inadéquat et de refus de publication d’une contribution du public, ont été rejetés par le Conseil.