(Ottawa) Le ministre de la Défense nationale, Harjit Sajjan, affirme que les Forces armées canadiennes ne peuvent pas fonctionner correctement si on y trouve de la haine et de la discrimination dans ses rangs : c’est pourquoi le prochain chef d’état-major devra s’attaquer en toute priorité à ce problème systémique.

M. Sajjan a annoncé jeudi la création d’un groupe consultatif sur « le racisme systémique, la discrimination, en particulier le racisme anti-Autochtones et anti-Noirs, les préjugés LGBTQ2, les préjugés sexistes et la suprématie blanche » au sein des Forces armées.

Le groupe consultatif, formé de quatre officiers à la retraite, devra « cerner les politiques, les processus et les pratiques qui favorisent les comportements discriminatoires et à formuler des recommandations sur la manière » dont le ministère et l’armée, en tant qu’institutions, peuvent les éliminer.

En entrevue cette semaine avec La Presse Canadienne, le premier ministre Justin Trudeau disait s’attendre à ce que le prochain chef d’état-major de la Défense fasse de la lutte contre l’extrémisme une priorité essentielle.

Le ministre l’a déjà vécu

L’actuel chef d’état-major de la Défense, le général Jonathan Vance, a annoncé en juillet qu’il prenait sa retraite. Son successeur n’a pas encore été nommé.

Le ministre Sajjan a déjà évoqué par le passé des épisodes de racisme vécus alors qu’il était réserviste, au début des années 1990, mais il croit que le nombre d’incidents motivés par la haine a augmenté depuis ce temps au sein des Forces.

Il estime aujourd’hui que l’élimination de ces comportements est essentielle pour que tous les membres du personnel se sentent en sécurité et puissent faire leur travail, tout en s’assurant que l’armée peut attirer des recrues qui reflètent la diversité canadienne. En entrevue de fin d’année avec La Presse Canadienne, jeudi à Ottawa, le ministre Sajjan a prévenu que l’état-major devra rendre des comptes si le problème n’est pas résolu.

« Dans le cadre de son mandat, le groupe consultatif fournira des conseils sur la manière dont nous pouvons garantir, en tant qu’institution, que les personnes qui ont des convictions racistes ou de suprématie blanche ne sont pas autorisées à s’enrôler ou à demeurer dans notre organisation », a précisé le cabinet du ministre dans un communiqué.

Cet article a été produit avec l’aide financière des Bourses Facebook et La Presse Canadienne pour les nouvelles.