Le ralentissement de la vente illégale de produits du tabac de contrebande provoqué par la pandémie a profité aux gouvernements fédéral et provinciaux. Pour le mois de juin seulement, des revenus fiscaux de plus de 50 millions ont été engrangés, selon une étude commandée par le Conseil canadien de l’industrie des dépanneurs.

La majorité des ventes de cigarettes illégales au Canada est causée par l’accès aux « cabanes à tabac » par les clients non autochtones vivant à l’extérieur de la réserve. Pendant la pandémie, les fumeurs qui s’approvisionnaient auprès des « cabanes à tabac » ont plutôt acheté des produits légaux et payé les taxes auprès de détaillants.

Plus on est près des réserves, plus une augmentation des ventes légales est observée, parce que c’est là qu’il y avait les cabanes à tabac, précise Michel Gadbois, vice-président du Conseil canadien de l’industrie des dépanneurs.

Les ventes légales ont augmenté de près de 24 % au Canada et de 12,4 % au Québec en juin par rapport à 2019 avant de diminuer fortement en juillet, lorsque les usines et les « cabanes à tabac » dans les réserves ont de nouveau repris leurs activités. « Ce sont des montants très importants qui disparaissent du réseau local », affirme M. Gadbois.

Les produits du tabac illégaux et de contrebande constituent une part importante du marché global du tabac au Canada. Toutefois, il est difficile d’estimer sa taille réelle, puisque les ventes illégales de cigarettes ne sont ni suivies ni signalées. Selon Michel Gadbois, la fermeture de l’accès aux cigarettes illégales dans les réserves des Premières Nations a permis d’évaluer l’ampleur de la vente illégale qui se produit normalement.

Les taxes sur le tabac

Le Conseil canadien de l’industrie des dépanneurs demande au gouvernement de ne pas augmenter davantage les taxes sur les produits du tabac. « Une grande partie des raisons pourquoi la contrebande existe, c’est à cause des taxes sur le tabac qui représentent à peu près entre 65 et 70 % du prix d’un paquet de cigarettes, affirme M. Gadbois. Plus on augmente les taxes, plus le produit légal va être cher et plus ça va donner un intérêt au consommateur d’acheter de la contrebande. »

Les ventes légales de cigarettes ont particulièrement augmenté dans les Maritimes, soit de 44,9 % au Nouveau-Brunswick, de 47,0 % à l’Île-du-Prince-Édouard et de 44,3 % à Terre-Neuve-et-Labrador. « Les taux d’augmentation sont aussi élevés dans les Maritimes parce que leur taxe sur le tabac est très élevée, donc ça encourage encore plus la contrebande », ajoute M. Gadbois.