Malgré un contexte fort différent cette année, marqué par la pandémie et la présence de strictes mesures sanitaires, la traditionnelle fête de l’Halloween s’est bien déroulée samedi soir partout au Québec, au plus grand plaisir des tout-petits et de leurs parents.

Petits et grands étaient nombreux à s’être costumés pour la traditionnelle collecte de bonbons. Dans le contexte actuel, de nombreux citoyens ont fait preuve de créativité, en mettant sur pied des dispositifs de distribution à distance ; de la corde à linge à la catapulte en passant par le toboggan, aucun moyen ne leur a échappé, à en croire les réseaux sociaux.

« J’ai enfin trouvé une façon utile de recycler mes restants de pancartes électorales », a d’ailleurs ironisé le député solidaire de Rosemont, Vincent Marissal, en partageant une photo de sa « rampe à bonbons », construite à l’aide de son ancien matériel de campagne.

PHOTO FOURNIE PAR VINCENT MARISSAL

Le journaliste Sébastien Bovet a aussi fait fureur en partageant une vidéo de son ingénieuse distribution de bonbons, réalisée à l’aide d’une perche à piscine.

Pandémie oblige, une série de consignes avaient en effet été mises en place par les autorités. Comme chaque année, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a accordé une « attention spéciale » aux quartiers résidentiels de la métropole.

Tout s’est bien déroulé. Pour nous, c’est l’Halloween comme d’habitude, mais c’est sûr qu’on continue de rappeler les consignes en place aux gens.

Caroline Chèvrefils, porte-parole du SPVM, qui n’a rapporté aucun incident particulier samedi soir

De nouvelles réalités

Au Québec, tous les services de police ont rapidement ajusté leurs consignes pour rendre l’évènement plus sécuritaire. À Sherbrooke, on a recommandé de limiter le circuit à son quartier résidentiel, entre 16 h 30 et 20 h 30, en respectant une distance de deux mètres avec les autres familles. Les friandises récoltées doivent être mises en quarantaine au moins 24 heures avant d’être consommées, a-t-on aussi indiqué.

Québec avait rappelé plus tôt dans la journée « qu’en aucun cas les enfants ne devraient entrer dans les maisons », et qu’il était obligatoire de ne marcher qu’avec des membres de son foyer. En Mauricie, la porte-parole de la police de Trois-Rivières, Michèle Loranger, a souligné que les autorités seraient beaucoup moins tolérantes à l’égard des adolescents ou des adultes qui ne respecteraient pas les consignes.

« On va quand même être vigilants sur les appels qu’on va recevoir s’il y a des partys d’Halloween dans des résidences. On va aller vérifier l’endroit puis sensibiliser les gens, mais si toutefois ils ne collaborent pas, ils peuvent aussi recevoir des constats d’infraction », a indiqué Mme Loranger en début de soirée.

Plus tôt, samedi, le chef libéral Justin Trudeau avait appelé la population au respect des consignes. « Soyez un superhéros, et non un superpropagateur », a-t-il lancé. « Cette année, l’Halloween est réservée aux enfants. On leur doit ça », a quant à lui indiqué le premier ministre du Québec, François Legault.

Une cueillette perturbée

Dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, alors que la cueillette des bonbons de l’Halloween battait son plein, des employés de la Ville procédaient au ramassage de feuilles sur les trottoirs à l’aide de machinerie lourde, a pu constater La Presse. Une situation jugée « dangereuse » et « risquée » par bon nombre de résidants dans le secteur, qui ont d’ailleurs filmé la scène avec leur téléphone.

Il y avait deux camions pick-up et une pelle mécanique avec des enfants qui couraient à travers tout ça. J’ai trouvé ça incompréhensible et dangereux.

Olivier Achim, résidant de la rue de Teck, dans le secteur Tétreaultville

Pour le Montréalais, la Ville envoie ainsi un très mauvais signal aux jeunes. « Les équipements devaient reculer dans leurs manœuvres. C’était le scénario parfait pour qu’il y ait un ou des morts », insiste-t-il.

Son voisin d’en face, Guillaume Fortin, ne décolère pas lui non plus. « Les employés de la Ville nous ont répondu qu’ils ne faisaient que le travail qu’on leur demande, mais il s’agit tout de même d’un sérieux manque de jugement. On n’envoie pas de la machinerie lourde ramasser les feuilles mortes un soir d’Halloween, à 19 h 30 », s’insurge-t-il.

Questionnée en soirée à ce sujet, la Ville n’avait pas répondu à nos questions au moment d’écrire ces lignes.