Les manifestants opposés aux mesures sanitaires n’étaient que peu nombreux, jeudi soir, devant le domicile d’Horacio Arruda, à Sainte-Thérèse. Une quinzaine d’entre eux étaient venus souhaiter « bonne fête » au directeur national de santé publique, sauf que le principal intéressé affirme que ce n’est même pas son anniversaire.

« Il y a des gens qui travaillent dans l’ombre. Mais je peux vous assurer qu’on est une ostie de grosse gang », a laissé tomber l’un des organisateurs de la marche, qui s’est présenté comme un « leader de la résistance » sans dévoiler son identité.

« On va être des centaines la semaine prochaine », a promis un autre. « Je me promène, j’embrasse des gens et je ne suis pas morte. Elle est où la pandémie ? », a-t-elle renchéri. Dans les rues d’un quartier résidentiel très tranquille, les manifestants ont scandé à répétitions leur slogan, « on veut un débat public ».

Plusieurs agents de la Régie intermunicipale de police Thérèse-De Blainville (RIPTB), soutenus par la Sûreté du Québec, étaient sur place afin d’assurer la sécurité des résidants. Ils n’ont toutefois pas eu à intervenir, la marche n’ayant finalement causé aucun débordement.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Des policiers de la Régie intermunicipale de police Thérèse-De Blainville (RIPTB), soutenus par la Sûreté du Québec, étaient présents pour assurer la sécurité.

Un porte-parole de la RIPTB, Éric Huard, s’est dit satisfait par la tournure des événements. « Ça s’est déroulé de manière très pacifique et on est bien contents. C’est ce que les organisateurs nous avaient dit », a-t-il avancé.

« Ce n’est pas mon anniversaire »

Le DArruda, lui, avait été informé jeudi après-midi qu’une manifestation aurait lieu en soirée devant sa résidence. « Ce n’est pas mon anniversaire. C’est une erreur de Wikipédia », a-t-il dit à La Presse jeudi. Sur la page du site, on peut en effet lire que M. Arruda est né le 15 octobre 1960.

Quant au rassemblement, M. Arruda a souligné que le droit de manifester demeure essentiel dans une démocratie, mais qu’il conserve ses limites. « Lorsqu’on va manifester devant les gens, dans leur vie privée, ce n’est pas adéquat. Ne serait-ce que par respect pour mes voisins, surtout si la manifestation se termine mal, avec du saccage ou autre. J’invite les gens à manifester, mais dans des lieux publics », a-t-il avancé.

Cette manifestation survient alors que le Québec a franchi jeudi le cap des 6000 décès liés à la COVID-19. On compte maintenant 6005 morts et 89 963 cas déclarés. Ces chiffres ont été qualifiés de « manipulés » par les manifestants sur place, qui réclament d’avoir accès à la cause exacte de ces décès.

Avec Véronique Lauzon, La Presse