Deux hauts fonctionnaires de la Ville de Montréal ont été écartés de leurs fonctions dans la foulée d’une enquête sur le service responsable d’acheter et d’entretenir les véhicules municipaux, a appris La Presse.

Claude Savage, directeur du Service du matériel roulant et des ateliers (SMRA), a quitté son poste, alors que l’un de ses chefs de division a été suspendu, selon nos informations.

Lundi, un rapport du Bureau de l’inspecteur général (BIG) critiquait la façon dont la « quasi-totalité » des cadres de ce service ne respectaient pas les règles de gestion contractuelle censées prévenir la corruption et la collusion. Le document, déposé au conseil municipal, évoquait un « dysfonctionnement profond ».

Le rapport signalait notamment le versement de millions de dollars en contrats de gré à gré à un nombre limité d’entreprises de façon répétitive.

« L’ensemble des faits révélés par l’enquête permettent de mettre en lumière une problématique marquée et généralisée », indique un rapport du BIG qui vient d’être déposé au conseil municipal. « Les manquements au cadre normatif sont variés, nombreux et dans certains cas, très graves. »

Il n’a pas été possible de joindre M. Savage, mercredi en fin de journée. L’Association des cadres municipaux de Montréal (ACMM) n’a pas immédiatement répondu au courriel de La Presse.

Selon son profil sur un réseau social professionnel, M. Savage était le patron du SMRA depuis 2012, après une carrière à la Société de transport de Montréal (STM).

Le chef de l’opposition à l’hôtel de ville de Montréal, Lionel Perez, a durement critiqué l’administration Plante dans ce dossier, lundi. Il est « inacceptable » qu’elle ait laissé la situation dériver alors que le contrôleur général de la Ville avait déjà montré du doigt des problèmes au sein de ce service il y a deux ans, a fait valoir l’élu. « Je ne peux pas croire qu’après les années que Montréal a traversées, il y a encore des choses comme ça qui se produisent », a dit M. Perez.

Hans Marotte, conseiller au Syndicat des cols bleus regroupés de Montréal, a affirmé mercredi que les constats du BIG étaient corroborés par les observations effectuées chaque jour par les employés.

« On n’est pas du tout surpris par le rapport », a-t-il dit au téléphone.

« Je suis au syndicat depuis trois ans et demi, et ça fait trois ans que j’entends des choses comme ça. »