(Montréal) Le CAA-Québec et d’autres clubs automobiles au pays lancent une campagne pour mettre en garde les jeunes contre la consommation de cannabis au volant.

Selon un sondage web réalisé auprès de 2824 Canadiens, 20 % des jeunes de 18 à 24 ans auraient déjà conduit sous l’influence du cannabis ou se seraient trouvés dans un véhicule conduit par quelqu’un sous l’influence du cannabis.

Le CAA s’inquiète particulièrement d’une statistique du sondage voulant que 12 % des Canadiens croient que la consommation de cannabis avant de conduire n’a aucun effet sur la capacité à conduire, voire que cela peut même améliorer la capacité de conduire.

« Il y a beaucoup de banalisation au niveau du cannabis », a affirmé Nicolas Ryan, porte-parole du CAA-Québec, en entrevue jeudi. Il reprend d’ailleurs le slogan de l’organisme : « conduire gelé, c’pas mieux que conduire paqueté ».

M. Ryan explique que le CAA-Québec aimerait « que la sensibilisation pour le cannabis soit la même par rapport à la conduite en état d’ébriété ».

« Les dangers sont les mêmes », comme la diminution de la vigilance, des réflexes, avance M. Ryan.

Un biochimiste clinique cité dans la documentation du CAA-Québec, Nicolas Tétreault, affirme carrément que « conduire après avoir fumé ou ingéré du cannabis, c’est comme conduire sans vos réflexes, votre jugement, votre concentration et sans savoir à quelle distance se trouve la voiture devant vous ».

La campagne, qui vise particulièrement les jeunes, est lancée sur YouTube, Instagram, Snapchat et Twitch, sous le thème « non à la drogue au volant ».

La Société de l’assurance-automobile du Québec avait fait un relevé des accidents mortels de 2009 à 2013 pour conclure que 30 % des conducteurs décédés lors de ces accidents avaient de la drogue dans le sang. Les drogues les plus fréquemment décelées étaient le cannabis, la cocaïne, les benzodiazépines, les amphétamines et les opiacés.

La SAAQ confirme que « les chiffres montrent une augmentation des arrestations pour conduite avec les facultés affaiblies par les drogues ou les médicaments ». Parmi les drogues les plus courantes, on note le cannabis, les méthamphétamines, le GHB et la cocaïne.

Le sondage a été réalisé sur le web auprès de 2824 Canadiens, du 5 au 16 juin. Une marge d’erreur ne peut être établie avec un échantillon non probabiliste dans le cadre d’un sondage en ligne. Un échantillon probabiliste de même taille aurait une marge d’erreur de 1,84 %, 19 fois sur 20.