(Montréal) Dans la foulée de la pandémie de COVID-19, qui a pesé lourd sur le moral des aînés, Québec solidaire propose de faciliter la cohabitation intergénérationnelle, notamment en instaurant des coopératives qui abriteraient des locataires de tous les âges.

« La majorité des aînés occupe une place très importante dans leur famille, certains dans leur communauté, dans leur quartier, a plaidé la députée solidaire Catherine Dorion en entrevue. Il faut qu’il ait une reconnaissance de l’utilité, de la richesse que sont les aînés du Québec. »

Le parti incite le gouvernement à aider les Québécois qui voudraient construire ou rénover une maison intergénérationnelle.

Mais pour les familles qui n’auraient pas les ressources pour se lancer dans un tel projet, ou pour les aînés seuls, Québec solidaire suggère de mettre sur pied des coopératives constituées de toutes les générations.

« Il y aurait plusieurs logements avec des espaces individuels complets, mais un peu plus petits, et de grands espaces communs, où les générations se mélangeraient », a expliqué la députée.

Il y aurait également un intervenant social, qui noterait les besoins de chaque locataire, afin d’y répondre avec les forces de chacun.

« Ça peut être autant les enfants de telle voisine qui ont besoin d’accompagnement scolaire que telle personne qui a besoin d’aide pour son ménage », a-t-elle illustré.

C’est la Société d’habitation du Québec qui pourrait chapeauter ces programmes, qui verseraient une « réelle aide » aux citoyens intéressés par ces projets.

« Il ne faut pas que ce soit des peanuts, il faut que ça représente un réel incitatif », a soutenu la députée.

Des propositions bienvenues

L’organisme Les Petits Frères, qui appuie les aînés en situation de solitude, a accueilli favorablement les mesures proposées par le parti.

« Pour nous, tout ce qui nous permet de maintenir les aînés dans la communauté, auprès non seulement des gens qu’ils aiment, mais aussi de rester dans la vie qui bouge, qui continue, est très favorable », a commenté Caroline Sauriol, directrice générale des Petits Frères.

Mme Sauriol est particulièrement intéressée par l’idée des coopératives, qui permet aux aînés seuls de se retrouver près d’autres générations.

« Ces gens-là peuvent rester comme branchés, rester dans le coup, en quelque sorte, sans être dans des lieux où il y a seulement des personnes aînées », a-t-elle soutenu.

La clé demeure d’offrir une variété d’options aux personnes âgées, selon elle.

« On a parlé de la Maison des aînés, des résidences collectives, des CHSLD […] tous ces éléments doivent cohabiter. L’importance, c’est que les aînés aient une variété de choix, et qu’ils puissent choisir ce qui convient à leur goût et leur condition », a-t-elle résumé.

Une situation avantageuse en pandémie

Selon Mme Dorion, les aînés auraient été beaucoup moins fragilisés en temps de COVID-19 dans ces contextes.

« On a vu que les gens qui vivaient proches de leur famille pouvaient rester en cellule pendant le confinement […] et s’en portaient beaucoup mieux, a-t-elle soutenu. Ce sont des choses qui ne s’opposent pas, la pandémie et le fait de rassembler des générations entre elles. »

Caroline Sauriol s’inquiète d’ailleurs de l’automne qui s’en vient pour les personnes âgées, dans l’éventualité d’une deuxième vague.

« On va rentrer dans nos domiciles, alors ça va être important de garder toujours le spotlight braqué sur l’isolement des aînés, pour être sûr qu’on ne baisse pas les bras et qu’on continue d’être à pied d’œuvre pour créer de l’affection, de la présence auprès des personnes aînées qui vont se sentir vraiment toutes sortes quand l’hiver va arriver. »