(Québec) Le Dr Horacio Arruda fait partie du club sélect des hauts fonctionnaires les mieux payés de l’État québécois. Le gouvernement Legault a accordé récemment au directeur national de la santé publique un nouveau contrat de trois ans, débutant le 1er août. Au terme de ce mandat, il aura empoché près d’un million de dollars, voire davantage.

D’ici 2023, le gouvernement réservera un traitement royal au Dr Arruda, en lui versant au moins 959 100 $ pour son expertise en santé publique.

Dans une classe à part, le mandarin pourrait faire des jaloux, ayant droit à une rémunération dépassant, et souvent de loin, celle offerte à presque tous ses collègues formant la haute fonction publique québécoise, soit plus de 400 titulaires d’un emploi supérieur au sein de l’appareil gouvernemental, comme l’indique le plus récent tableau annuel des salaires associés aux emplois supérieurs, produit par le Conseil exécutif.

Sur une base annuelle, la rémunération du Dr Arruda vient d’être fixée à 305 000 $, une somme qui sera indexée en 2021 et en 2022, indique le décret précisant les termes de son contrat.

À ce montant, il faut ajouter une allocation annuelle de logement de 14 700 $, puisque sa résidence principale est à Sainte-Thérèse, dans les Laurentides, mais qu’il est en poste à Québec. Fait exceptionnel, la Sécurité publique met aussi à sa disposition une voiture avec chauffeur-garde du corps.

En poste depuis 2012 à la direction de la santé publique, son salaire aura bondi d’environ 20 % en huit ans.

Mieux payé que sa supérieure

Sur le plan hiérarchique, le Dr Arruda n’est pourtant pas au sommet de la pyramide. Il occupe officiellement la fonction de sous-ministre adjoint à la Santé. Il gagnera donc substantiellement plus que sa supérieure immédiate, la nouvelle sous-ministre à la Santé et aux Services sociaux, Dominique Savoie, à qui on versera annuellement 276 109 $ pour gérer le plus gros ministère du gouvernement, avec une dizaine de sous-ministres adjoints pour l’épauler.

Le salaire consenti à Mme Savoie est également bien inférieur à celui que touchait jusqu’à tout récemment son prédécesseur à la tête du ministère de la Santé, Yvan Gendron, soit 310 000 $, un des plus élevés de toute la fonction publique.

En fait, le Dr Arruda aura droit à une rémunération presque équivalente au grand patron de la fonction publique, Yves Ouellet, qui porte le titre officiel de secrétaire général au ministère du Conseil exécutif, faisant office de sous-ministre du premier ministre François Legault, un poste-clé de l’administration gouvernementale accompagné d’un salaire annuel de 325 810 $.

On constate que la rémunération prévue pour les sous-ministres et leurs adjoints varie énormément. Par exemple, le Dr Arruda gagnera cette année le double de certains hauts fonctionnaires qui portent comme lui le titre de « sous-ministre adjoint », un poste qui peut commander en 2020 un salaire variant, sauf exception, de 150 000 $ à 200 000 $ environ.

Quant à eux, les sous-ministres en titre, responsables du bon fonctionnement de tout un ministère, peuvent espérer pour la plupart encaisser entre 210 000 $ et 230 000 $, environ.

Au chapitre monétaire, les ministres et le premier ministre François Legault arrivent eux aussi loin derrière le Dr Arruda. Mais il faut savoir que la rémunération des membres du gouvernement, qui porte le nom d’« indemnité » et non de salaire, relève plutôt de l’Assemblée nationale, qui applique d’autres règles aux élus que celles de la fonction publique. Un ministre touchera en 2020 167 193 $ et le premier ministre Legault 196 193 $. À cela, il faut ajouter l’allocation de logement et la voiture avec chauffeur-garde du corps.