Un employé de Lafarge qui a suspendu un nœud coulant au poste de travail d’un collègue d’origine haïtienne a été mis à la porte mercredi par l'entreprise.
Allonde Junior Georges, conducteur pour l’entreprise de béton Lafarge, avait retrouvé la corde nouée à la façon d’un outil de pendaison à son poste de travail en fin de journée le 12 juin dernier dans le secteur de Saint-Laurent, à Montréal.
L’évènement rapporté par La Presse mercredi avait été vivement dénoncé par M. Georges. Il reprochait à son employeur d’avoir pris l’acte jugé haineux à la légère.
Mercredi matin, plus d’une semaine après la plainte de M. Georges, l’incident a fait l’objet d’une réunion en présence de ses patrons. Le collègue responsable lui a présenté ses excuses.
M. Georges s’est toutefois opposé au renvoi de son collègue et juge que le congédiement est « une façon de sauver la réputation de la compagnie. »
« Lafarge laisse la responsabilité à l’employé, mais c’est seulement quand mon histoire a été médiatisée qu’ils ont réagi à ma plainte. Avant ça, je n’avais eu aucune rencontre ou aucun suivi. C’est la banalisation du problème qui me dérange », explique-t-il.
L’homme de 31 ans ne regrette pas avoir dénoncé le geste. « Beaucoup de gens m’ont contacté pour me féliciter et me dire qu’au Québec en 2020, c’est tolérance zéro. Dans le milieu de la construction, il y a beaucoup de racisme et d’intimidation qui peuvent survenir entre collègues », admet-t-il.
Lafarge n’avait pas encore répondu aux demandes d’entrevues de La Presse jeudi matin.