(Montréal) Ce sont 373 ménages locataires dans l’ensemble du Québec qui n’avaient pas réussi à trouver un logement, au lendemain de la date fatidique du 1er juillet — le nombre le plus élevé depuis 2003, rapporte le FRAPRU.

En conférence de presse jeudi à Montréal, le Front d’action populaire en réaménagement urbain a souligné que de ce nombre de 373, 256 se trouvaient dans la grande région de Montréal, qui inclut Laval, Longueuil, Terrebonne, Repentigny, Mascouche et l’Assomption.

Le FRAPRU a cité des statistiques pour d’autres villes : 34 ménages sans bail à Québec, 34 à Laval, 42 dans la région de Sherbrooke, trois à Rimouski.

Un chiffre surprend, compte tenu de la taille de cette ville : 17 ménages sans logement à Drummondville, le matin du 2 juillet. La création d’emplois, soutenue dans cette ville, expliquerait le faible taux d’inoccupation des logements, qui est de 0,9 %.

Pas sans toit, mais…

Ces 373 ménages ne se retrouvent toutefois pas sans toit sur la tête, a pris la peine de souligner Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU.

« À notre connaissance, les gens ne sont pas sur le trottoir ce matin. À Montréal, les gens sont hébergés, par la Ville, chez des proches. Partout au Québec, il y a des services d’aide d’urgence qui ont pris en charge les personnes et les familles qui se retrouvaient sans logis. De l’hébergement a été organisé, parfois à l’hôtel, parfois dans des organismes », a décrit Mme Laflamme.

Les solutions

Mais ces solutions d’urgence ne règlent pas le problème de fond, selon elle : le manque de logements abordables, particulièrement de grands logements pour les familles.

Mme Laflamme juge que la solution à moyen terme passe par la construction de logements sociaux.

Elle demande également de mieux protéger les locataires contre les « rénovictions » et les reprises de possession de logements, et ce, par un encadrement législatif.

Bilan de la SHQ

De son côté, la Société d’habitation du Québec a révélé qu’elle et les offices municipaux d’habitation ont pu venir en aide à plus de 500 ménages, uniquement depuis le 22 juin.

« Le travail se poursuivra tant et aussi longtemps que des ménages feront une demande d’aide pour se loger », a assuré la SHQ.

Elle précise que 276 ménages ont été logés de façon permanente et que 246 se trouvent en hébergement temporaire, chez des proches ou à l’hôtel.

La SHQ ajoute que 2621 locataires ont fait une demande de prêt sans intérêts pour un an, afin de pouvoir payer leur loyer des mois de mai et de juin.

Aussi, 837 ménages ont fait appel à la Société d’habitation du Québec dans le cadre de son programme de soutien financier pour les ménages en attente de leur résidence.

Un peu de baume sur les plaies : 480 unités de logement du programme Accès Logis doivent être livrées d’ici le mois d’août, dont 205 dans la région de Montréal et 141 dans celle de Laval. Des ménages à faible revenu ou à revenu modeste pourront ainsi être mieux logés, fait valoir la SHQ.