Le gouvernement Legault a joint sa voix à celles des nationalistes qui ont déploré l’absence quasi totale de drapeaux du Québec au grand spectacle de la fête nationale, diffusé mardi soir à la télévision.

La prestation musicale a été unanimement saluée par la critique, mais la facture visuelle de la scène ne contenait virtuellement aucune référence au drapeau du Québec ou à la fleur de lys. Sur les réseaux sociaux, au lendemain du spectacle, les commentaires acerbes ont fusé.

« Pas un seul drapeau du Québec lors de la fête nationale », a critiqué l’humoriste Guy Nantel, candidat à la direction du Parti québécois (PQ), sur Twitter. « Voilà comment un peuple soumis s’éteint, par l’élimination graduelle de ses symboles et de ses repères. »

Le chef actuel du PQ, Pascal Bérubé, a décliné la demande d’entrevue de La Presse, mais a relayé plusieurs critiques virtuelles mardi soir.

« Nous sommes rendus là au Québec, faire un spectacle de la fête nationale du Québec sans drapeau du Québec », a déploré Elsie Lefebvre, ex-députée souverainiste, sur les réseaux sociaux.

En fin d’après-midi, mercredi, le cabinet de la ministre de la Culture, qui finance le spectacle, a fait part de sa déception.

« Le ministère de la Culture et des Communications salue l’excellente qualité artistique et le caractère rassembleur du spectacle de la fête nationale », a indiqué l’organisation par l’entremise de son attachée de presse Geneviève Gouin. « Il déplore toutefois le manque de drapeaux du Québec dans le cadre de cette célébration. »

L’organisation reconnaît une « erreur »

Comme chaque année, le spectacle de la fête nationale était organisé par le Mouvement national des Québécoises et Québécois (MNQ).

Mercredi matin, la dirigeante de l’organisation a reconnu avoir commis une erreur, liée à l’absence de foule devant la scène.

« D’habitude, nous donnons des centaines de drapeaux dans la foule, cette année [il n’y avait] pas de foule… mon erreur, a écrit Martine Desjardins. On ne m’y prendra plus. »

« Je ne pense pas que le spectacle manquait de fierté nationale », a-t-elle dit en entrevue avec La Presse. « On a dansé, on a chanté, on a pleuré ; là-dessus, c’est mission accomplie. Mais si on pouvait refaire quelque chose, on ajouterait quelques drapeaux sur scène. »

Martine Desjardins a ajouté que le MNQ avait distribué ses drapeaux et ses banderoles prévus pour les spectacles de la fête nationale annulés ou modifiés à des milliers de familles partout dans la province. « Les gens chez eux ont de quoi décorer », s’est-elle réjouie.

Mme Desjardins a affirmé qu’elle accueillait positivement les critiques.

L’attachée de presse de la ministre de la Culture a pris acte du mea culpa du MNQ. L’organisation, « qui a cette responsabilité de valoriser notre drapeau, a reconnu son erreur », a indiqué Geneviève Gouin.