Depuis l’adoption en 2018 de son nouveau règlement encadrant les animaux domestiques, la Ville de Montréal n’a réussi à faire euthanasier que 54 % des chiens qu’elle a pourtant déclarés dangereux. Au total, 13 chiens qui ont mordu une personne, ont été euthanasiés mais pour les autres chiens dangereux, un propriétaire ne s’est pas conformé à l’ordre d’euthanasie, neuf n’ont pu être retracés et deux cas sont devant les tribunaux.

C’est ce qui ressort du bilan en matière de gestion animalière qui sera déposé lundi au conseil municipal. Ce bilan ne présente pas un portrait statistique sur plusieurs années. Il ne couvre que la période débutant avec l’adoption du règlement 18-042 le 20 août 2018 ou les semaines suivantes. À aucun moment, la race d’un chien agressif, potentiellement dangereux ou dangereux, n’est mentionnée.

En 2017, l’opposition à l’hôtel de ville avait révélé que 263 morsures de chiens avaient été déclarées à Montréal l’année précédente. Dans 38 % des cas, des pitbulls étaient impliqués. Les bergers allemands arrivaient en deuxième place avec 12 % des morsures qui leur étaient attribuées.

Sous l’administration du maire Denis Coderre, un règlement ciblant notamment les pitbulls avait été adopté. À son arrivée au pouvoir en novembre 2017, la mairesse Valérie Plante s’était empressée de revoir la réglementation pour qu’elle « reflète davantage de nouvelles orientations axées sur la sécurité de la population et la cohabitation harmonieuse ».

726 incidents

Depuis l’été 2018, la Ville de Montréal a traité 726 incidents dont 431 plaintes concernant des chiens agressifs et 295 cas de morsure. De ce dernier nombre, 101 chiens ont subi une évaluation pour déterminer leur niveau de dangerosité. Treize chiens ont ainsi fait l’objet d’un ordre d’euthanasie.

Dans le cas de 20 chiens, la Ville a exigé le port de la muselière et elle a obligé les propriétaires de 31 chiens à se procurer un permis spécial parce que leur animal est potentiellement dangereux. Le bilan indique que 28 dossiers étaient toujours en traitement au 31 décembre dernier et que trois chiens ont été remis à un refuge.

En ce qui concerne les requêtes pour les chiens démontrant un comportement agressif sans toutefois avoir mordu, la Ville a émis un ordre d’euthanasie pour deux chiens et exigé le port de la muselière pour 30 chiens dont 11 d’entre eux ont été jugés potentiellement dangereux.

Le budget consacré à la gestion animalière s’élève à 1,49 million ce qui inclut les six agents de prévention du Service de la concertation des arrondissements. Le 4 décembre dernier, le gouvernement du Québec a adopté un règlement encadrant les chiens. Ce règlement entrera en vigueur le 3 mars prochain. Le bilan montréalais de la gestion animalière indique qu’un projet modifiant le règlement de la Ville est présentement en préparation « afin de se conformer aux dispositions introduites par le gouvernement ». Le règlement gouvernemental édicte notamment qu’un chien potentiellement dangereux ne doit pas être gardé en présence d’un enfant de 10 ans et moins, sauf si un adulte le supervise.-