La présidente de la commission sur la protection des enfants, Régine Laurent, promet d’ores et déjà que personne ne va oser tabletter son futur rapport. Elle y verra personnellement.

« Non, non, non, non, non. Il y a une des choses que j’ai dites, à la création de la commission, devant le premier ministre (François Legault), devant le ministre (Lionel) Carmant : jamais vous n’allez me faire tabletter les enfants du Québec. Il n’en est pas question », s’est-elle exclamée, lors d’une conférence de presse, jeudi à Montréal, pour faire le point sur la forme que prendront les travaux de la commission.

Elle souhaite d’ailleurs produire des recommandations préliminaires si des solutions deviennent évidentes en cours de route. « Les enfants ne peuvent attendre », dit-elle.

Les audiences de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse débuteront dès le lendemain de l’élection fédérale, le 22 octobre. Cinq semaines d’audiences publiques sur invitation sont prévues d’ici les vacances de Noël. Les audiences seront d’ailleurs diffusées en direct sur le web.

Mme Laurent et les deux commissaires, André Lebon et Michel Rivard, entendront également des gens à huis clos, lors de séances de travail. Des forums citoyens auront aussi lieu dans toutes les régions du Québec pour entendre le public et les intervenants auprès de la jeunesse.

Une ligne 1-800 sera mise à la disposition des personnes intéressées qui veulent faire connaître leur point de vue. Un appel de mémoires est déjà lancé. Les citoyens qui veulent raconter une expérience peuvent le faire en écrivant à l’adresse votrehistoire@csdepj.gouv.qc.ca.

La commission entendra pour commencer de jeunes adultes qui sont passés par le système de protection de la jeunesse, qui ont fait une réflexion à ce sujet et qui ont des choses à dire, a expliqué Mme Laurent.

Pour éviter que des témoignages ne tournent en règlements de comptes ou éclaboussent injustement des personnes, une équipe de recherche va d’abord rencontrer les éventuels témoins pour les préparer. Ils seront prévenus de ne pas blâmer ni de nommer les gens impliqués. Une travailleuse sociale, que la commission va embaucher, s’occupera même de faire de l’accompagnement au premier niveau, a précisé Mme Laurent.

L’ancienne présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) a aussi tenu à rappeler que son mandat ne consistait pas à blâmer une organisation ou des personnes. Il vise à cerner les problèmes et à identifier des solutions.

La création de cette commission avait été annoncée après le décès d’une fillette à Granby, dont la famille était suivie par les services sociaux.

Le rapport final de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse doit être remis au gouvernement au plus tard le 30 novembre 2020. Mme Laurent a bien insisté sur sa volonté de respecter l’échéancier.