(Ottawa) L’armée canadienne ne tolérera plus les tatouages qui pourraient être considérés comme discriminatoires ou sexuellement explicites — qu’ils soient visibles ou non.

L’état-major a annoncé lundi une nouvelle directive qui définit de façon plus précise ce qui est acceptable en matière de tatouages dans les différents corps de l’armée. Cette nouvelle directive est publiée alors que l’armée tente de lutter contre l’inconduite sexuelle et l’intolérance au sein des forces. On craint notamment que des militaires ne s’associent à des groupes haineux.

Dans son guide d’instructions sur la tenue militaire, on indiquait déjà que depuis septembre 2012, les membres des Forces armées ne devaient pas arborer de tatouages visibles sur la tête, le visage ou les oreilles. De plus, ils ne devaient pas porter de tatouages « qui sont visibles lorsqu’ils sont en uniforme ou en tenue civile » et qui pourraient être jugés offensants — « des tatouages pornographiques, blasphématoires, racistes ou comportant du langage ou des images vulgaires, par exemple ». Ces tatouages visibles ne devaient pas « jeter le discrédit » sur l’armée canadienne.

Les nouvelles règles interdisent également les tatouages, qu’ils soient visibles ou non, liés à des activités criminelles telles que les gangs, tout comme ceux qui encouragent ou expriment une discrimination au sens de la Loi canadienne sur les droits de la personne — y compris la haine, la violence, la discrimination ou le harcèlement. Il est également interdit aux militaires de porter un tatouage s’ils savent — ou devraient savoir — qu’il comporte un message raciste, sexiste, misogyne, xénophobe, homophobe, discriminatoire à l’égard des personnes handicapées ou sexuellement explicite.

Ces nouvelles directives ont semé la confusion chez certains militaires déjà tatoués. Plusieurs se sont ainsi demandé, dans les médias sociaux, si l’armée interdisait dorénavant tous les tatouages de femmes, tels que les photos de « pin-up » — qui, pendant la Seconde Guerre mondiale, étaient souvent peintes sur des véhicules militaires, notamment les avions, et qui restent populaires auprès de nombreux soldats.

Une porte-parole militaire, la deuxième lieutenante Stephany Duval, a indiqué que dans le doute, les militaires pouvaient toujours demander à un commandant si leur tatouage est acceptable. Dans le cas contraire, ils seraient tenus de supprimer ou de modifier le tatouage, à leurs frais, sans quoi ils s’exposeraient à des mesures disciplinaires.