(Montréal) À l’approche des vacances de la construction, nombreux seront ceux et celles qui prendront la route en véhicule récréatif (VR), si ce n’est déjà fait, pour s’accorder du temps de repos.

Pour tous ces vacanciers, la planification est de mise, mais ils doivent aussi prévoir du temps sur leur trajet pour s’arrêter aux aires de vérification des freins.

En fait, ceux-ci ont l’obligation de s’y arrêter lorsqu’ils croisent un panneau blanc indiquant une aire de vérification des freins pour les véhicules dont la masse totale, en comptant le chargement, est de trois tonnes et plus, au même titre que les poids lourds. Toutefois, ce ne sont pas tous les conducteurs de VR qui sont au courant de la chose, ce qui explique que l’agence Contrôle routier Québec mène plusieurs campagnes de sensibilisation depuis quelques années.

« Quand on parle de trois tonnes et plus, ça vise la masse totale, soit le poids du véhicule et son chargement ou l’ensemble des véhicules si on a un véhicule récréatif, par exemple une camionnette qui tire une roulotte », explique Jonathan Beauvais, lieutenant-coordonnateur aux communications de Contrôle routier Québec, une agence affiliée à la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ).

En entrevue à La Presse canadienne, il affirme que les séances d’information et de sensibilisation aux salons du véhicule récréatif de Québec et Montréal commencent à porter leurs fruits, mais qu’il reste encore du travail à faire.

« Dans nos opérations, on se rend effectivement compte que des usagers de la route ne le savent pas. Ils omettent de s’arrêter ou encore arrêtent lorsqu’on installe avec le ministère des Transports du Québec des panneaux à messages variables à l’entrée du poste et qu’ils constatent qu’ils ont l’obligation d’entrer », dit M. Beauvais.

« Les gens nous disent qu’ils ne le savaient pas, qu’ils n’étaient pas au courant », ajoute-t-il.

D’ailleurs, les contrôleurs routiers profitent de l’achalandage accru sur les routes jusqu’à la fin juillet pour mener conjointement avec la Sûreté du Québec des opérations de sensibilisation dans les cinq régions où se trouvent les aires de vérification des freins à Charlevoix, dans Chaudière-Appalaches, sur la Côte-Nord, en Abitibi-Témiscamingue et en Outaouais.

« En fait, les aires de vérification des freins, il y en a 13 au Québec. Ils sont à un emplacement qui va précéder une côte qui est très, très abrupte, donc il n’y en a pas partout », explique Jonathan Beauvais.

En général, les conducteurs s’y retrouvent seuls pour y faire une vérification sommaire de leurs freins, sauf lors des opérations régulières visant les poids lourds où les contrôleurs routiers peuvent procéder à des inspections mécaniques.

« Ce n’est pas un processus qui est très long. L’idée est de s’arrêter pour s’assurer que notre système de freinage fonctionne de la bonne façon. Il s’agit de petites vérifications comme appuyer sur la pédale de frein pour s’assurer que la pédale ne descend pas trop, qu’il n’y ait pas de perte de pression ou d’huile de freinage en s’assurant qu’on n’a pas de coulisses d’huile dans nos roues », explique M. Beauvais.

Ces mesures de précaution augmentent la sécurité routière, assure le porte-parole, qui ne peut dire toutefois si cela aurait pu sauver la vie du Lavallois Éric Belec qui a connu une fin horrible à Tadoussac lorsque son VR a dévalé une pente à une vitesse folle avant de terminer sa course, encastré dans le traversier de Tadoussac le 24 juin.

« Effectivement, c’est un véhicule qui était visé par le panneau d’aire de vérification des freins. Par contre, pour cet événement-là je ne suis pas en mesure de répondre compte tenu du fait que je ne connais pas l’ampleur de l’enquête qui est menée par la Sûreté du Québec présentement. »

Si l’arrêt aux aires de vérification des freins est obligatoire pour les véhicules dont la charge et la masse totale est de trois tonnes et plus et que le processus se déroule sur la bonne foi des conducteurs, le Code de la sécurité routière prévoit toutefois des amendes aux récalcitrants.

« Il y a une infraction qui est prévue au Code de la sécurité routière pour ne pas avoir arrêté à une aire de vérification des freins […] Quand on parle de conducteurs de véhicules de promenades, ce sont des infractions qui sont de 100 $ en plus les frais », reconnaît M. Beauvais.

Vacanciers, soyez toutefois rassurés : les agents qui mènent ces opérations de sensibilisation sur les routes pendant la période estivale n’ont pas le mandat de remplir les coffres de l’État.

« L’objectif de l’opération est de sensibiliser ces personnes à cette obligation et au danger que ça peut représenter de ne pas s’arrêter parce que l’aire de vérification des freins précède toujours une pente qui est particulièrement abrupte, donc qui est très inclinée ou avec une longueur de descente qui est très longue », relate M. Beauvais.