Le 12 juin dernier, l’attaquant des Blues de St. Louis a atteint un but convoité depuis longtemps : soulever la Coupe Stanley. Il est notre personnalité de la semaine.

Pas facile de joindre un gars qui vient de gagner la Coupe Stanley, surtout quand il a une extinction de voix. Mais entre son bateau qu’il vient finalement de mettre à l’eau à son chalet, au lac Memphrémagog, et le plaisir de ne rien faire, enfin, après une saison de hockey palpitante, David Perron, l’ailier des Blues de St. Louis, trouve le temps de nous rappeler.

De nous parler de la sensation folle de gagner la Coupe, du fait qu’il ne se voit pas ailleurs, l’été, qu’au Québec, en Estrie, où il a grandi, de ses enfants, dont sa fille de 2 ans qui s’intéresse déjà au hockey, de ses parents, qui ont cru en lui dès son enfance comme joueur de hockey – tant qu’il avait quand même de bonnes notes à l’école. De tout le temps qu’il a investi dans ce sport qu’il aime plus que tout.

« Ici, j’ai acheté la propriété de mes rêves », dit-il au sujet de ce terrain d’où il nous parle, ce lieu où il s’installe, l’été, chaque année, depuis qu’il le peut. Il est à quelques dizaines de kilomètres de Fleurimont, où il a grandi, un des quartiers maintenant annexés à Sherbrooke.

« J’ai le meilleur des deux mondes », ajoute-t-il. La passion du hockey l’hiver au Missouri. L’été parmi les siens.

David Perron, notre personnalité de la semaine, a atteint un but qu’il s’était fixé. Un rêve chéri depuis toujours. Un idéal que tout joueur de hockey professionnel convoite. En juin, le joueur québécois, crucial au sein des Blues, a gagné la Coupe Stanley. Et durant le cinquième match de la finale contre les Bruins, il a compté le but gagnant, un but chanceux peut-être, celui néanmoins qui a donné une avance de 3-2 aux Blues dans la série. Un moment charnière.

Du travail et du plaisir

Est-ce que ce long chemin pour se rendre jusque-là a été facile ? Non. Mais ce fut beaucoup de plaisir. Et c’est la leçon qu’il veut qu’on retienne de son expérience jusqu’à présent. Atteindre un tel sommet dans son sport ne se fait pas sans des milliers d’heure de répétition, d’entraînement, d’efforts parfois ardus, de hauts, de bas. « Il faut que les jeunes comprennent qu’il faut du travail. » Mais avant tout, il faut que ce travail acharné soit alimenté, propulsé par la passion, et une passion agréable.

J’ai joué autant, investi autant dans mon sport pas juste parce que je devais le faire pour devenir meilleur, mais parce que j’aimais ça.

David Perron

Enfant, dès le retour de l’école, le jeune Perron, qui a commencé à patiner à l’âge de 3 ans, prenait un bâton et une balle et jouait dans la maison. Après le repas, il partait à la patinoire.

« Encore aujourd’hui, j’ai beaucoup de plaisir. »

Le joueur côtoyait notamment les amis de son grand frère, plus forts que lui, ce qui l’obligeait à se surpasser. « Peut-être que c’est ça qui m’a aidé. »

Le trajet professionnel de l’athlète de 31 ans, aujourd’hui père de deux jeunes enfants, n’a pas été linéaire.

À 17 ans, alors qu’il vient de terminer son secondaire, haut la main – « tant que mes notes étaient bonnes, mes parents me laissaient faire tout le hockey que je voulais » –, il commence à jouer dans le circuit junior AAA. Il pourrait aisément continuer ses études, mais le hockey le happe. À 18 ans, il se retrouve dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec. Puis, à 19 ans, il est repêché par les Blues dans la Ligue nationale et commence sa carrière professionnelle, une carrière qui le verra souvent changer d’équipe et briller dans l’ombre.

La résilience

La carrière de David Perron est marquée par la résilience, les retours, les obstacles franchis.

Quelque 12 ans plus tard, on peut donc dire qu’il a roulé sa bosse. Son parcours l’a ramené trois fois à St. Louis, mais il a aussi joué pour Edmonton, Pittsburgh, Anaheim, Vegas.

PHOTO BILLY HURST, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Le parcours de David Perron l’a ramené trois fois à St. Louis, mais il a aussi joué pour Edmonton, Pittsburgh, Anaheim, Vegas.

Actuellement, il lui reste trois ans de contrat avec les Blues.

Que fera-t-il ensuite ?

Il ne sait pas. « Je me sens bien », dit-il. Mais il serait faux de dire que tout ce qu’on entend sur les effets à long terme des coups reçus, des blessures, des commotions cérébrales, ne l’inquiète pas.

« Ma vie va vite. Je vais voir. »

Chercher un prochain objectif ?

« C’est drôle, je me posais cette question. On fait quoi, une fois qu’on a gagné la Coupe Stanley ? Je n’ai pas de réponse encore », dit-il, en nous confiant qu’en atteignant un but aussi longtemps convoité survient aussi une certaine « nostalgie ».

Plusieurs domaines l’intéressent pour le jour où il ne jouera plus au hockey. La restauration peut-être, l’immobilier, un secteur dans lequel son père a longtemps travaillé. « Quelque chose va embarquer. Pour l’instant, je profite de mon été. »

David Perron en quelques choix

Un livre La biographie d’Elon Musk

Un film Maurice Richard, de Charles Binamé, sur la vie du célèbre joueur de hockey québécois, et Miracle, le film qui raconte la victoire de l’équipe américaine de hockey contre les Soviétiques aux Jeux olympiques d’hiver de Lake Placid, en 1980.

Un personnage historique Steve Jobs, dont il a regardé les conférences de presse ou les présentations depuis qu’il a acheté son premier ordinateur portable Apple, en 2007.

Un personnage contemporain Elon Musk. « En 2007, quand j’allais à San Jose, j’allais regarder les Tesla chez le concessionnaire. Déjà, je tripais. » Maintenant, il a deux voitures électriques de marque Tesla.

Une phrase « Une étoile ne naît pas dans la lumière, mais quand personne ne regarde. »

Une cause Sa propre fondation, pour aider les jeunes à faire du sport en Estrie